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4 nov. 2015
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Visa rachète son ancienne filiale européenne

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AFP
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4 nov. 2015

L'émetteur de cartes bancaires américain Visa va racheter son ancienne filiale européenne pour 21,2 milliards d'euros, une opération qui signe le retour au bercail de Visa Europe sept ans après sa prise d'indépendance.



Cette transaction met fin à des années de spéculation sur un rapprochement entre les deux groupes pour combler le désavantage face à MasterCard, qui est propriétaire de ses opérations européennes.

Visa avait donné son indépendance à son ex-filiale en 2007, un an avant son entrée en fanfare à la Bourse de New York mais avait gardé un pied dans la maison grâce à un mécanisme spécifique - « option put » - prévoyant qu'il rachète son ex-filiale si 80 % des membres de son conseil d'administration y étaient favorables. Ce qui a été le cas puisque la transaction a été approuvée par les conseils d'administration des deux entreprises.

Les termes financiers de l'opération prévoient que le numéro un mondial des cartes bancaires (crédit et débit) par volumes effectue un paiement initial de 16,5 milliards d'euros en espèces et en actions. Suivra ensuite un versement pouvant atteindre jusqu'à 4,7 milliards d'euros après le quatrième anniversaire de la finalisation de l'opération. Les deux entreprises anticipent un bouclage de l'opération d'ici mi-2016.

« L'intégration en une seule entreprise va nous garantir la solidité financière et l'échelle opérationnelle nécessaire pour accélérer la prochaine génération de paiement en Europe », affirme Nicolas Huss le directeur général de Visa Europe.

Aubaine pour les banques

Visa Europe, dont les cartes sont rattachées à environ 500 millions de comptes dans 38 pays en Europe, est une association détenue par un ensemble d'environ 3.000 établissements financiers européens dont les banques britanniques Barclays, HSBC, Royal Bank of Scotland, Lloyds, la française BNP Paribas ou encore l'espagnole Santander. Pour ces dernières c'est une aubaine puisqu'elles vont se partager avec les autres banques actionnaires les 21 milliards.

L'an dernier, un peu plus de 18 milliards de transactions ont été réalisées en Europe avec ses différentes cartes pour une valeur de 1.500 milliards d'euros.

Le rapprochement permettra de « dégager de la valeur grâce à une échelle accrue, aux économies réalisées par l'intégration des deux entreprises et les bénéfices liés à la transition de Visa Europe du statut d'association à celui d'entreprise lucrative », énumère le groupe américain.

L'agence de notation Standard & Poor's a ainsi décidé de maintenir inchangée la note de solvabilité financière de Visa, à « A+ » se disant persuadée que Visa Europe est une bonne prise pour le groupe californien.

« Cette transaction renforce l'activité déjà solide de Visa, améliore sa position concurrentielle dans l'industrie des paiements électroniques et nous nous attendons à ce qu'elle ait un impact positif dans les résultats de l'entreprise », justifie S&P.

Pour elle, Visa Europe va permettre à court terme à Visa de diversifier ses sources de revenus, accroître ses bénéfices et réduire de façon substantielle ses coûts liés au développement de la base clients. La banque Citigroup anticipe même une hausse de 5 % des bénéfices.

A l'inverse, le grand rival MasterCard a désormais le champ libre pour séduire nombre de grandes banques européennes, qui n'ont plus d'obligations contractuelles vis-à-vis de Visa Europe, font valoir les analystes s'attendant à un rééquilibrage des forces sur le Vieux Continent.

Contrairement à leur grand rival American Express (AmEx), Visa et MasterCard ne disposent pas de réseaux bancaires spécifiques et sont obligées de passer par les banques pour distribuer leurs cartes. Ils partagent donc les commissions et frais avec les banques et doivent ainsi espérer un volume de transactions important pour réaliser de gros bénéfices. L'avantage est de ne pas partager les risques liés à des fraudes ou des incidents de paiements.

Visa devrait aussi hériter des litiges de Visa Europe portant sur des commissions et frais jugés trop élevés au Royaume-Uni et au sein de l'Union européenne, prévient S&P. Le groupe a néanmoins les moyens, selon l'agence de notation, pour absorber sans grand dommage les éventuelles amendes qui en résulteraient.

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