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20 oct. 2020
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Visée par Xavier Niel, la direction d'Unibail-Rodamco contre-attaque

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Reuters
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20 oct. 2020

Le plan de renforcement financier d’Unibail-Rodamco-Westfield via une augmentation de capital est la seule façon de garantir son avenir, déclare dans une interview au Figaro Christophe Cuvillier, le président du directoire du géant de l’immobilier commercial dont la gestion est dénoncée par une partie de ses actionnaires.



Chistophe Cuvillier. - URW


“L’augmentation de capital est une solution indispensable et immédiate qui renforce le bilan du groupe dans un environnement volatil et risqué”, explique-t-il dans cette interview mise en ligne lundi soir.

“Le plan des activistes est un saut dans l’inconnu: il remplace l’augmentation de capital par un projet de cession hypothétique des actifs américains d’ici deux à trois ans. Dans quelles conditions? À quel prix? Qui sait ce que sera le marché alors? L’espoir n’est pas une stratégie.”

Un consortium d’investisseurs européens conduit par Xavier Niel et Léon Bressler a appelé le 15 octobre dernier les actionnaires du groupe à rejeter le plan de renforcement financier d’Unibail-Rodamco-Westfield (URW), dont il conteste le bien-fondé, et réclame un recentrage sur l’Europe des activités du groupe d’immobilier commercial.

Le consortium emmené par le patron d’Iliad et l’ancien PDG d’Unibail a demandé à tous les actionnaires d’URW de voter contre ce projet qui sera soumis au vote de l’assemblée générale le 10 novembre prochain.

Le numéro un mondial de l’immobilier commercial, issu de la fusion en 2018 d’Unibail-Rodamco et de Westfield, a annoncé le 16 septembre dernier le lancement d’un plan d’au moins neuf milliards d’euros afin de renforcer son bilan face aux incertitudes liées à la pandémie de coronavirus, qui continue de peser sur ses activités.

Ce plan prévoit entre autres une augmentation de capital de 3,5 milliards d’euros, intégralement souscrite par un syndicat bancaire composé de Bank of America, BNP Paribas, Crédit Agricole, Goldman Sachs, JP Morgan et Société Générale et dont le produit sera consacré à la réduction de l’endettement.

Villa en Floride ou acquisition stratégique?



Xavier Niel, Léon Bressler et les investisseurs qui les accompagnent estiment qu’une augmentation de capital aurait des “conséquences dévastatrices” et appellent dans le même temps à un recentrage d’Unibail-Rodamco-Westfield sur l’Europe “en cédant le portefeuille américain et en réduisant fortement l’endettement de la société”.

Dans une interview accordée la semaine dernière au Figaro, Xavier Niel estimait que “le rachat de Westfield a été un accident industriel d’une grande ampleur, qui deviendra un cas d’entreprise enseigné dans les grandes écoles de gestion. C’est une triple erreur, un mauvais deal, au mauvais moment, au mauvais prix”.

“Le management a succombé à un mirage américain, il a acheté Westfield comme une villa en Floride”, ajoutait-il.

“L’acquisition de Westfield par Unibail-Rodamco était stratégique”, lui répond Christophe Cuvillier dans Le Figaro.

“Cette opération fait toujours sens et je rappelle qu’elle a été payée aux deux tiers en titres quand l’action Unibail-Rodamco valait 190 euros. À l’époque, personne ne pouvait prévoir la pandémie. À l’évidence, les choses sont plus difficiles que prévu mais moins d’un quart de la chute de notre cours de Bourse depuis est imputable directement à cette acquisition.”

URW exploite 89 centres commerciaux principalement aux Etats-Unis et en Europe, dont ceux du Forum des Halles à Paris et de La Part-Dieu à Lyon, un portefeuille que le groupe valorise à 60,4 milliards d’euros au 30 juillet.


Henri-Pierre André
 

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