Weill revendique sa nouvelle modernité

Toujours détenue par la famille qui l'a fondée en 1892, la maison française Weill n'entend pas pour autant rester tournée vers le passé. Sa remise en question, elle l'a faite il y a quelques années déjà, mais en douceur, et elle commence à en récolter les fruits. Surtout, elle veut afficher ses nouvelles ambitions et affirmer sa modernité, tant par son offre que son image globale.

Pour cela, Weill a investi. Pendant que son directeur artistique Edward Achour travaillait à une refonte du style, élégant avec un twist, l'inscrivant désormais dans le paysage des griffes premium, la maison opérait une mue de son réseau physique. Elle amorçait ainsi en 2013 un virage avec un nouveau concept de boutique aux codes luxe, qu'elle confirmait avec une même ligne directrice en lançant la rénovation de son siège historique, rue Livingstone à Paris, toujours avec le cabinet Humbert & Poyet, mais aussi l'architecte Jacques Moussafir.

« Les travaux se sont achevés il y a quelques mois après trois ans de travail, explique Elie Weill, directeur commercial et marketing de la maison de prêt-à-porter féminin. C'est important pour nous d'avoir un écrin qui valorise la marque, pour en donner une nouvelle perception. Cela nous projette dans l'avenir et dans une dynamique positive », estime-t-il.

Un travail global dont « on ressent les effets, surtout à l'international », estime Elie Weill. L'export est en effet le levier de croissance de la maison aujourd'hui, avec de nouveaux marchés en vue. Si le marché américain est stable, elle a, avec son nouveau positionnement, séduit de nombreux partenaires au Moyen-Orient, devenu sa deuxième zone d'affaires après la France. Déjà présente avec cinq boutiques dans cette zone du monde, elle y ouvrira une sixième franchise en juillet, pour la première fois au Qatar.

La marque se développe également bien en Europe de l'Ouest, où elle a ouvert un showroom milanais il y a deux ans, toujours dans le dessein d'afficher son nouveau parti-pris plus mode aux yeux des acheteurs internationaux. La Scandinavie, le Benelux et l'Allemagne font partie des autres pays moteurs actuels, grâce à un positionnement premium bien compris sur ces marchés. Weill fera également son retour sur le marché chinois pour l'été 2018.

Des nouveaux développements internationaux qui ont permis à la maison de renouer avec la croissance. L'export pèse aujourd'hui pour moitié du chiffre d'affaires qui a atteint environ 40 millions d'euros en 2016.

En France, Weill mise sur la commission-affiliation pour se développer et déployer son nouveau concept. L'Hexagone compte 28 boutiques à ce jour, dont sept partenaires. De nouveaux dossiers sont à l'étude dans des villes grandes et moyennes, en province. Côté digital, la maison présentera un nouveau site marchand davantage en phase avec sa nouvelle image au second semestre, afin d'« accompagner ce dynamisme », conclut Elie Weill.

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