AFP
6 mars 2009
YSL/Bergé : Pékin nie de nouveau tout soutien à l'acheteur des bronzes
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6 mars 2009
PEKIN, 6 mars 2009 (AFP) - Le gouvernement chinois a de nouveau nié vendredi 6 mars tout lien avec l'acheteur des deux bronzes de la collection Pierre Bergé et Yves Saint Laurent qui refuse de payer.
Photo : Liu Jin/AFP |
"Cette enchère était une affaire strictement personnelle", a déclaré à l'agence Chine Nouvelle Shan Jixiang, directeur de l'Administration d'État des vestiges et monuments.
"L'Administration n'a rien à voir avec cela", a-t-il ajouté, soulignant que la Chine poursuivrait ses efforts pour obtenir le retour des deux bronzes "par tous les moyens en accord avec les conventions internationales et les lois chinoises".
Le collectionneur chinois Cai Mingchao, 44 ans, a annoncé lundi avoir acheté la semaine dernière les deux têtes de rat et de lapin, pour 15,7 millions d'euros chacune, tout en indiquant refuser de verser l'argent.
En Chine, certains l'ont célébré comme un patriote, d'autres ont critiqué ses méthodes.
Les deux pièces du XVIIIe siècle, devenues le symbole de l'humiliation coloniale aux yeux des Chinois après avoir été pillées par les troupes franco-britanniques en 1860, faisaient partie des pièces maîtresses de la collection rassemblée pendant 50 ans par Pierre Bergé et Yves Saint Laurent, et dispersée la semaine dernière.
L'usage donne sept jours à l'acquéreur d'un bien aux enchères pour régler les sommes dues, donc jusqu'à mercredi dernier dans le cas des deux têtes. Cependant, dans les faits, la transaction peut prendre plusieurs semaines.
Pierre Bergé a déclaré qu'en cas de non paiement des pièces, qui se trouvent toujours à Paris, il les garderait chez lui.
Dans un éditorial publié vendredi, le China Daily a fustigé les lois et conventions en vigueur qui empêchent le retour du patrimoine artistique pillé par les puissances coloniales occidentales.
"Les règlements actuels vont à l'encontre du principe de la justice naturelle. Si les demandes de retour des premiers propriétaires des objets sont justifiées et si les peuples du monde entier les soutiennent, mais que justice n'est pas rendue, c'est que quelque chose ne va pas dans l'ordre mondial actuel", dit le quotidien officiel en anglais.
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