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13 sept. 2016
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Yann Rivoallan (The Other Store) : "Le plus important dans l’omnicanal, c’est la partie cachée"

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13 sept. 2016

Partenaire digital de nombreuses marques depuis sa fondation en 2008, The Other Store fait évoluer avec succès son métier et ses services. L’un de ses cofondateurs, Yann Rivoallan, est de toutes les tables rondes ou presque sur l'e-commerce et fait partie des nouveaux experts que s’est donné le Défi. A l'heure où se tient la Paris Retail Week, il explique à FashionNetwork pourquoi ça marche et surtout comment évolue le rapport au digital des marques.

Yann Rivoallan (à gauche), cofondateur de The Other Store et directeur du développement avec David Sobel, le président - The Other Store


 
FashionNetwork : L'e-commerce continue certes de progresser mais à vitesse plus réduite que ces dernières années. Qu’en est-il pour The Other Store ?
 
Yann Rivoallan : On fonctionne très bien et même très fort. De fin janvier 2015 à  fin janvier 2016, nous avons eu une croissance de notre chiffre d’affaires de 31 %.

FNW : Comment expliquez vous un tel bond ?
 
YR : Notre travail bien sûr. Nous avons aussi fait évoluer notre modèle pour correspondre à l’évolution même du digital. Aujourd’hui par exemple, nous travaillons avec une trentaine de marques dont une vingtaine sont entrées sur la base du modèle d’origine. En fait, pour certaines, on gère tout le digital et pour d’autres tel ou tel aspect. Et ce n’est pas forcément immuable. Les services peuvent évoluer dans un sens ou dans l’autre en fonction des besoins et des attentes des marques. Par exemple, nous avons géré la logistique de Naf Naf pendant longtemps puis Naf Naf l’a intégrée. Pour la grande majorité des marques, nous intervenons sur le marketing, l’informatique, la plate-forme e-commerce. Ce qui ne veut pas dire que nous gérons cela en direct pour tous.
 
FNW : Pourquoi ce changement ?
 
YR : Cela nous permet de travailler avec plus de marques bien sûr. Cela correspond aussi au degré de maturité des marques qui a fortement progressé. Mais nous avons aussi parallèlement développé de nouveaux outils comme l’omnicanal et la marketplace. C’est de toute manière le sens de l’histoire dans le digital. Il faut dire aussi que près de 400 personnes sont passées par The Other Store en quelques années. Nous les avons formées et aujourd’hui, on peut dire qu’au moins 300 se sont réparties dans les marques. Nous avons donc contribué d’une certaine manière à l’éducation des marques au digital.
 
FNW : Comment jugez-vous aujourd’hui l’évolution du digital ?
 
YR : Il y a un point important auquel les marques doivent réfléchir. C’est l’utilisation des marketplaces avec une approche multimarques. Je pense à Amazon. Celle-ci est un rouleau compresseur démentiel. C’est un facteur de notoriété de ventes énorme, avec un système qui permet de connaître très vite les bests. Ce qui est pour le coup très intéressant. Mais son inconvénient est de vendre moins cher dès le début de la saison. C’est très dangereux pour les autres réseaux de vente d’une marque. Qui plus est, maintenant qu’Amazon est rentable, la plate-forme peut frapper encore plus fort.
 
FNW : On parle beaucoup d’omnicanal. Qu’est ce qui est le plus important pour vous à ce sujet ?
 
YR : Ce n’est pas forcément la partie visible en magasin ! Par exemple, placer des écrans connectés fait partie des gadgets. Cela ne sert à rien. Cela peut paraître un gadget, mais en revanche, ça n’en est pas un : c’est avoir le Wi-Fi dans le magasins. Ce qui n’est pas si courant. C’est un service pour le client. Surtout, cela permet de récupérer ses coordonnées. Au-delà de cela, le plus important dans l’omnicanal, c’est le back-office, c’est ce qui se passe derrière, la partie cachée. C’est la possibilité de gérer la rupture de stock. D’être sûr que le client sera livré. Cela permet d’entrer dans une phase 2 via le showrooming. Il y a aussi un élément très important que doit faire apparaître le back office. Comment gérer la désaisonnalité des ventes. On est dans un drôle de cycle aujourd’hui. A cause du système des saisons, on vend deux fois plus cher en entrée de saison et à -50 % quand les clients ont besoin ou ont envie des produits. Grâce à l’informatique, on doit arriver à suivre le meilleur cycle de vie des produits. C’est d’autant plus important que les consommateurs veulent acheter à très court terme.
 
FNW : Quel est au final le rôle de The Other Store ? le gourou de l’omnicanal, un prestataire écouté ?

YR : Evidemment, The Other Store n’est qu’un outil dont le rôle est d‘aiguiller les marques. Nous restons un partenaire. A elles de décider.

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