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Publié le
4 juin 2020
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Yohann Petiot (Alliance du commerce) : "Le gouvernement a laissé tomber les enseignes"

Publié le
4 juin 2020

Quinze fédérations d'enseignes commerciales ont refusé de signer la charte censée, sur la question des loyers durant le confinement, apaiser les tensions entre bailleurs et locataires. A l'instar de la fédération Procos pour le commerce spécialisé, l'Alliance du commerce, qui représente les grands magasins et les enseignes de mode et de chaussures, s'est abstenue. Pour son directeur général, Yohann Petiot, la charte illustre le manque d'égards de l'exécutif envers les enseignes, et sa volonté de les opposer aux indépendants. Ceci à l'heure où les défaillances se multiplient chez les grands acteurs de l'habillement (Camaïeu, Verywear, NafNaf, Orchestra, La Halle, André..).


Yohann Petiot - Alliance du Commerce



FashionNetwork.com : Que retirez-vous de la médiation entre bailleurs et commerçants, et de la charte qui en est issue ?


Yohann Petiot : Si vous voyez ceux qui signent cette charte, il n'y a pas grand monde. Ce qui illustre la supercherie de la charte, et la mauvaise volonté des bailleurs. C'est un échec. Et un échec malheureux car le secteur connaît justement une situation de crise exceptionnelle et a besoin de soutien. Mais les bailleurs ne sont pas au rendez-vous. Nous n'avons jamais senti de mobilisation du gouvernement pour que cette médiation soit réussie et pour inciter les bailleurs à faire des gestes suffisants pour sauver nos commerces. C'est donc bien un échec. Et nous appelons maintenant le gouvernement à mettre en place un véritable plan de soutien pour le secteur.

FNW : Pour vous, l'Etat a pris fait et cause pour les bailleurs ?

YP : Tout ce que je peux dire, c'est que je n'ai vu aucune avancée significative depuis leur prise de position au mois d'avril. Pour avoir participé de très près et de façon très active aux travaux, on n'a jamais senti une prise de conscience importante. Ni l'envie de dire aux bailleurs : "Il faut que vous souteniez le commerce". Et pourtant on s'est battu de longues heures sur chaque point. Mais on a bien senti qu'il ne fallait pas trop les déranger, et que c'était "bien" s'il n'y avait que très peu de contraintes dans le texte.

FNW : Pensez-vous qu'une nouvelle médiation soit possible ?

YP : Non, je ne pense pas. S'ils avaient sincèrement voulu que cela réussisse, les pouvoirs publics se seraient mobilisés et auraient pesé de tout leur poids pour que cette charte soit ambitieuse et porte de véritables engagements. Ce n'est pas le cas, et je ne les vois pas rouvrir demain une nouvelle médiation. Nous avions prévenu Bercy à l'avance de notre réaction, ils auraient pu se pencher sur le texte de travail et remettre tout le monde autour de la table pour le finaliser. Ils ne l'ont pas fait. Donc cela veut dire que, pour eux, c'est suffisant. Cela témoigne une fois de plus du faible soutien et de la faible prise de conscience qu'ils ont de la gravité de la situation dans le secteur du commerce.

"Lorsque que l'État fait un plan pour l'aéronautique ou l'automobile, est-ce qu'il exclut Renault ou Air France de sa démarche ?"



FNW : Et maintenant ? Allez-vous opter pour le recours légal que vous évoquiez en mars ?

YP : Ce qu'il va se passer, c'est que les acteurs vont aller aux discussions de gré à gré et, si les bailleurs ne sont pas conscients et ne font pas des gestes suffisants, les commerces iront au contentieux. Ce que l'on regrette. Nous voulions justement éviter ces procédures qui sont longues et coûteuses et qui nuisent à des partenariats de long terme. Et si les discussions avec les bailleurs ne donnent rien, les enseignes seront contraintes d'y aller. Alors que tous les acteurs ont besoin de solutions rapides, et pas de mettre leurs forces dans une bataille qui va durer des années. C'est précisément pour cela que nous étions allés dans cette médiation. On estimait qu'il était plus intelligent de trouver des solutions permettant de passer la crise, et de partir sur des partenariats plus forts. Malheureusement, ce n'est pas ce qui s'est produit.

FNW : Vous parlez d'échec, mais Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances, salue l'avancée à l'égard des petits commerçants...

YP : Mais qui tombe aujourd'hui dans cette lecture ? Le gouvernement a laissé tomber les enseignes parmi les plus importantes de la distribution mode. Il suffit de regarder : où sont les boîtes qui tombent, qui sont menacées demain ? Lorsque que l'État fait un plan pour l'aéronautique ou l'automobile, est-ce qu'il exclut Renault ou Air France de sa démarche ? Camaïeu, Un Jour Ailleurs, Verywear… Toutes les boîtes qui sont récemment tombées se sont vu refuser des PGE (prêts garantis par l'État, ndlr). Voyez Naf Naf, Orchestra, La Halle, André... Quel poids a réellement fait peser le gouvernement sur les banques pour qu'elles accompagnent et soutiennent ces entreprises ?

FNW : Pour vous, Bercy cherche-t-il à antagoniser grandes enseignes et petits commerçants ?

YP : Oui, c'est certain ! Mais je pense que c'est une erreur. Car nous faisons tous le même métier. Que les emplois sont menacés partout. Et qu'il serait temps que le gouvernement puisse en prendre conscience.

FNW : Ou en est la relance des enseignes de mode et chaussures ?

YP : Nous sommes sur une baisse moyenne de trafic de l'ordre de 30%. La semaine dernière, les enseignes étaient sur un chiffre d'affaires négatif de 5% par rapport à la même période l'an passé. Et ceci alors que le chiffre était à l'équilibre, soit légèrement en hausse, à la reprise. Retomber dans le négatif confirme ce que nous disions précédemment : il n'y a pas du tout de retour au shopping plaisir ou shopping loisir.

Nous restons dans une reprise fragile. Pendant quinze jours, le marché a été tiré par le marché de l'enfant, ce qui ralentit désormais. La femme et l'homme étaient moins forts. Les centres-villes et centres commerciaux souffraient. Ceux qui fonctionnaient bien, c'étaient les retail parks et les zones d'activité commerciale. Ce qui est le cas encore aujourd'hui. Il n'y a pas d'amélioration flagrante des fréquentations. Donc il reste à voir ce qui va se dégager dans les prochaines semaines.

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