Publié le
15 mai 2013
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Yves Dubief (UIT): "Des risques majeurs pèsent sur l'industrie"

Publié le
15 mai 2013

Yves Dubief

L’Union des industries textiles (UIT) tenait le 15 mai son assemblée générale. L’occasion pour son président, Yves Dubief, d’évoquer les projets de l’exécutif, et d’en relever les risques et opportunités. Le 28 mars, François  Hollande présentait une "boîte à outils" destinée à aider au retour de la croissance et de l’emploi. "Qu’y a-t-il dedans, et ces outils sont-ils pertinents pour le textile?" s’est interrogé Yves Dubief, poussant dans son analyse la métaphore présidentielle.

Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi? Un "coup de rabot sur le coût du travail" pour Yves Dubief, qui relève que "le ciblage des salaires entre 1,5 et 2,5 fois le Smic permet de couvrir plus de 80% des salaires de notre branche". Le contrat de génération devient quant à lui une "clef à molette de la gestion des ressources humaines" pour le président de l’UIT. "Ce nouveau dispositif peut présenter un intérêt pour notre secteur, mais la négociation de branche implique de s’engager sur des objectifs chiffrés. Mais peut-on prendre des engagements sociaux à moyen terme alors que les entreprises n’ont aucune visibilité économique?"

Le choc de simplification voulu par l’Elysée afin de faciliter et accélérer les démarches? "La scie sauteuse que nous attendons tous" pour Yves Dubief. Le crédit d’impôt innovation est, pour sa part, "la nouvelle pince monseigneur, qui exploite le principe du levier" pour le représentant de l’UIT. "Il vise à faciliter la réalisation de prototypes et de projets industriels pilotes: nous en ferons la promotion".

Quant à la flexi-sécurité à la française, elle s’apparenterait à un complexe "tournevis conçu pour monter et démonter des structures complexes. Seul le texte définitif adopté par le Sénat permettra d’identifier ses opportunités" prévient Yves Dubief. "Mon sentiment est que ce texte se traduit pour les PME par un coût économique certain à court terme, lié à la généralisation de la complémentaire santé, alors que les bénéfices attendus restent virtuels."

Des risques majeurs pour le secteur

Au-delà de la fameuse boîte à outils, accueillie donc de façon mitigée, le président de l’UIT souligne quatre risques pesant sur le secteur. A commencer par celui d’une transition énergétique mal gérée, franco-française, "et se traduisant par une augmentation déraisonnable pour les PME de l’industrie". Est également cité le risque non négligeable d’une fiscalité écologique inflationniste, "que cela soit avec une progression à deux chiffres de la CSPE, ou je ne sais quelle nouvelle mouture d’une taxe carbone domestique".

Yves Dubief pointe en outre le risque d’une régionalisation à outrance de la formation professionnelle, "qui ferait perdre la vision stratégique des métiers et des marchés du futur". Ou celui d’une augmentation des charges sociales pour les employeurs, s’agissant des retraites, "ce qui conduirait à aggraver notre handicap de compétitivité".

Mais les élus ne sont pas les seuls à se voir critiqués dans leurs orientations: profitant de la présence de deux candidats à la présidence du Medef, le président de l’UIT leur adresse un message clair: "Nous sommes des PME, et nous avons parfois le sentiment que les accords signés par le Medef ne nous conviennent pas, ou très peu".

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com