PARIS, 2 juin 2008 (AFP) - La maison Yves Saint Laurent, toujours déficitaire, recouvre progressivement la santé, sous l'effet d'une diversification des gammes de produits et d'un plan de relance dans les parfums et cosmétiques, dont l'exploitation vient d'être cédée au géant L'Oréal.

Yves Saint Laurent collection automne-hiver 2008/2009

Créée en 1961 par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, la maison passe dans le giron de Sanofi Beauté en 1993 avant d'être rachetée en 1999 par le groupe Gucci, filiale de PPR, qui scinde la griffe en deux entités.

Le groupe Gucci récupère le prêt-à-porter et les parfums.

Artémis, holding personnelle de François Pinault, alors patron de PPR, prend le contrôle de la haute couture, permettant ainsi au couturier de poursuivre son œuvre jusqu'en 2002, année où il décide de quitter le monde de la mode.

La haute couture, activité chroniquement déficitaire pour toutes les griffes compte tenu de ses coûts et du faible nombre de clientes, affichait au début des années 80 des pertes deux fois plus importantes que le chiffre d'affaires.

Sous l'impulsion du patron de PPR, François-Henri Pinault, la maison s'est depuis tournée exclusivement vers le prêt-à-porter haut de gamme et redresse la barre: de 49 millions d'euros en 2006, sa perte opérationnelle a reculé à 32 millions en 2007.

Les pertes s'amenuisent également sous l'impulsion d'un nouveau directeur artistique, Stefano Pilati, nommé en 2004, et d'un nouveau PDG, Valérie Hermann, qui arrive à la tête du groupe en 2005. Depuis, Yves Saint Laurent s'est lancé dans un élargissement de sa gamme d'accessoires et de prêt-à-porter, avec à la clé d'autant plus de clients.

Ainsi, le chiffre d'affaires a progressé de 14 % en 2007, pour représenter 221,3 millions d'euros, dont 42,4 % dans la maroquinerie, 36,8 % dans le prêt-à-porter et 14 % les chaussures. Yves Saint Laurent compte aujourd'hui 64 magasins et emploie un millier de salariés.

Autre fleuron du groupe PPR, la marque YSL Beauté, division parfums et cosmétiques de Gucci, dont l'exploitation a été cédée à L'Oréal au printemps pour 1,15 milliard d'euros. Avec ses 626 millions d'euros de chiffre d'affaires et ses 32 millions de bénéfice opérationnel courant en 2007, elle faisait pourtant figure de vache à lait pour le groupe de luxe.

Pour en arriver là, la filiale de Gucci a dû passer par un plan de relance engagé en 2006, avec notamment la suppression de 163 postes en France, soit 10 % des effectifs français.

Mais YSL Beauté manquait encore d'une taille critique qui lui permette de jouer à jeu égal avec ses concurrents dans un marché des cosmétiques en pleine concentration.