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Paul Kaplan
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26 juil. 2021
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À son tour, Emanuele Farneti quitte Vogue Italia

Traduit par
Paul Kaplan
Publié le
26 juil. 2021

L'hécatombe se poursuit à la tête de Vogue. Emanuele Farneti, le rédacteur en chef de l'édition italienne de la célèbre publication, a annoncé son départ après quatre ans à la tête du magazine. 


Emanuele Farneti, ici au bras de son épouse en 2018 - Photo : Shutterstock


Une véritable hécatombe sur papier glacé, l'équivalent éditorial du massacre de la Saint-Barthélemy.
 
Il ne reste désormais plus qu'une poignée de grands journalistes à la tête de Condé NastAnna Wintour outre-Atlantique, Edward Enninful outre-Manche, Margaret Zhang, une influenceuse d'origine australienne, en Chine, et Ksenia Solovyova en Russie. Les rédactions de Vogue en Australie et dans le Golfe, par exemple, des magazines publiés sous licence, n'ont pas été affectées.

Emanuele Farneti était entré en fonction chez Vogue Italia début 2017. Sa tâche était loin d'être facile, puisqu'il succédait à la légendaire Franca Sozzani, considérée par beaucoup comme la plus grande rédactrice de mode du dernier demi-siècle, juste après sa mort en décembre 2016. La journaliste avait passé près de trois décennies à la tête du magazine. 

Mais sa réputation est sauve. Journaliste compétent, capable d'imaginer des concepts innovants, son travail a été reconnu dans le monde entier — notamment son numéro sur les droits des enfants ou sa couverture consacrée à Lauren Hutton, la première femme de plus de 70 ans à figurer sur une couverture de Vogue.

Emanuele Farneti l'a annoncé ce weekend dans une publication sur Instagram: "C'est un nouveau chapitre pour Vogue, qui s'étend au niveau mondial. Et parce que le début de tout nouveau chapitre doit coïncider avec la fin du précédent, j'ai décidé de quitter mon poste de rédacteur en chef de Vogue Italia lorsque notre numéro de septembre sera terminé".

Condé Nast est resté relativement discret sur ses projets concernant la nouvelle approche mondiale de Vogue. Au cœur de cette vision se trouve un programme massif de réduction des coûts, qui a déjà exclu des centaines de collaborateurs expérimentés au niveau international. Peu d'entre eux ont été ou seront remplacés.

Vogue va également réduire radicalement le nombre de photos de mode éditoriales produites au niveau local, en les remplaçant par des images commandées par Anna Wintour et Edward Enninful eux-mêmes, qui seront ensuite parachutées dans les éditions nationales de Vogue. De son côté, Edward Enninful a été nommé rédacteur en chef pour l'Europe.


Lauren Hutton en couverture de Vogue Italia - Image : Condé Nast


L'édition britannique du Vanity Fair pourrait servir de modèle aux éditions nationales du Vogue: le contenu reprend pour l'essentiel celui de la version américaine du titre, à l'exception des pages d'actualité et des couvertures mettant à l'honneur des célébrités britanniques.

Vogue diminuera donc probablement le nombre de séries de mode, d'articles et d'images de chaque édition du magazine en dehors du Royaume-Uni et des États-Unis, une stratégie qui provoque déjà un malaise parmi les grandes maisons de mode, les marques de luxe et les annonceurs.

Dans ses adieux publiés sur les réseaux sociaux, Emanuele Farneti résume bien le sentiment général du secteur. "Je crois que nous avons respecté la tradition d'innovation et de liberté qui a fait la réputation de ce magazine. C'est cette vision qui a fait de Vogue Italia la voix d'une industrie qui fait honneur à l'Italie dans le monde entier. La culture italienne mérite d'être respectée et d'être représentée pour ce qu'elle est: c'est elle qui a permis de faire émerger des concepts parmi les plus influents de la mode, tout en garantissant la meilleure qualité d'artisanat. Je vous parlerai de ma prochaine aventure en temps voulu".

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