American Apparel a reçu une offre de rachat d'au moins 227 millions de dollars

Le feuilleton American Apparel se poursuit. Alors que vendredi le PDG déchu de la marque de prêt-à-porter américaine semblait fourbir ses armes pour un rachat, l'actuelle direction dresse de son côté une muraille juridique.

Ce qui n'a pas empêché American Apparel de recevoir une offre du fonds d'investissement Irving Place Capital, le valorisant entre 227 et 245 millions de dollars.
A Wall Street, le titre s'envolait de 8,17% à 1,16 dollar vers 15H15 GMT dans les premiers échanges.

"Nous prenons cette proposition au sérieux et allons l'examiner", ajoute American Apparel, soulignant qu'il se concentre sur sa relance.

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Pour autant la cession semble loin de faire partie des plans de l'actuelle direction qui communiquait ces dernières jours sur la création d'une "pilule empoisonnée" pour décourager un éventuel prédateur.

Ainsi, si un investisseur devait prendre plus de 10% du capital de l'entreprise ou si un actionnaire détenant plus de 10% du capital devrait accroître de plus de 0,1% sa participation, le conseil d'administration aura le loisir de lancer une augmentation de capital massive, qui rendrait une prise de contrôle beaucoup plus onéreuse, a expliqué le groupe dans un communiqué publié dans la nuit de dimanche à lundi.

Cette mesure doit permettre de faire en sorte que "tous les actionnaires de American Apparel soient traités de la même manière", s'est justifié le groupe.

Elle doit surtout contrer les projets de rachat ou la capacité de nuisance du fondateur Dov Charney. Avec son allié Standard General, le patron déchu, qui a été évincé mardi dernier de toute fonction opérationnelle, détient 44% du capital de la société. Vendredi, il apparaissait prêt à mettre sur pied une contre-attaque, recherchant des partenaires financiers. Selon Bloomberg, il ferait partie de l'attelage mené par Irving Place Capital.

En parallèle, les grandes manoeuvres ont d'ailleurs inclus la démission des deux co-présidents du conseil d'administration, Allan Mayer et David Danziger, remplacés par Colleen Brown. La dirigeante avait intégré le Board en aout dernier. Les deux dirigeants démissionnaires restent cependant au sein du conseil d'administration.

Fondé en 1989 à Montréal et basé à Los Angeles, American Apparel a connu une forte croissance, alimentée par des publicités souvent sulfureuses.

Ces dernières années, ses finances n'ont cessé de battre de l'aile: la marque a encore perdu l'an dernier 106,3 millions de dollars (87 millions d'euros) sur des ventes de 633,9 millions (517 millions d'euros). Elle avait déjà été déficitaire de 37,3 millions en 2012 et de 39,3 millions en 2011.

Olivier Guyot avec AFP