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Bernard Krief Consulting : un repreneur insatiable qui intrigue

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AFP
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21 juil. 2009

PARIS, 21 juil 2009 (AFP) - Le cabinet de conseil Bernard Krief Consulting, qui vient de reprendre Heuliez et s'intéresse désormais à la maison Christian Lacroix, multiplie les rachats d'entreprises en difficulté, une stratégie qui suscite de plus en plus d'interrogations.


Louis Petiet, président de Bernard Krief Consulting

"Je suis fasciné par leur développement. La seule chose que je ne parviens pas à comprendre, c'est: comment arrivent-ils à se financer?", souligne un consultant proche du dossier.

Après avoir acquis le fabricant de fils à broder DMC en 2008 et l'équipementier automobile Heuliez début juillet, Bernard Krief Consulting a l'intention de déposer une offre de reprise de la maison de couture Christian Lacroix, en redressement depuis juin.

Le cabinet de conseil en développement des entreprises dirigé par Louis Petiet, maire de Verneuil (Eure) et conseiller général UMP du département, croît très vite: son chiffre d'affaires, qui devrait atteindre 430 millions d'euros en 2009, double tous les ans et il a acquis 19 sociétés en deux ans seulement.

"Sa démarche est intéressante: M. Petiet tente de trouver des solutions pour des entreprises en difficulté tout en limitant la casse sociale", estime le consultant.

Mais au fil de ses emplettes, les interrogations croissent dans le monde des affaires sur sa stratégie, en particulier son financement.

"La question, c'est: qui est derrière?", résume un professionnel parisien.

"Reconstituer les fonds propres d'entreprises structurellement déficitaires nécessite beaucoup d'argent", dont un cabinet de conseil ne dispose pas, note le consultant.

Son coeur de métier, le conseil, n'a dégagé que 15 millions en 2008.

Le groupe, qui n'a jamais versé de dividendes à des actionnaires, a pu accumuler une trésorerie qui lui "permet d'avoir des moyens d'actions" réinvestis "au fur et à mesure", répond Louis Petiet.

En parallèle, il s'allie avec des investisseurs qui apportent des fonds propres. "Issus des pays émergents", ils permettent d'"assurer les approvisionnements en matières premières à bas coûts et un accès aux marchés", explique M. Petiet.

Le cabinet a ainsi oeuvré avec des Emiratis et des Chinois pour reprendre Heuliez et avec un ex-partenaire pakistanais de DMC Tissus pour reprendre ce groupe.

Dans le même temps, il met en place une "organisation low-cost" qui permet de "réduire de 20% les charges fixes".

Chez DMC Tissus par exemple, le siège social a été transféré de Paris, où le loyer coûtait 800.000 euros annuels, vers l'Alsace où il est tombé à 35.000 euros. Les salaires d'un million d'euros de certains dirigeants ont été ramenés au huitième, assure Louis Petiet.

Les questions portent aussi sur le bilan de Bernard Krief Consulting à la tête des sociétés. Celles-ci étant non cotées, il n'est pas tenu de rendre leurs résultats publics.

Chez DMC Tissus, un responsable syndical déplore que "rien n'ait changé dans l'organisation de l'entreprise, presque un an après son rachat" et que la direction n'ait "toujours pas expliqué sa stratégie".

"Les révolutions ne sont pas forcément visibles", se défend M. Petiet.

DMC est-il aujourd'hui sauvé? "Dès le premier jour, une société doit être rentable", se borne-t-il à répondre.

Il promet que BKC a une vision "de long terme" et n'a "jamais" revendu une société dans laquelle il était majoritaire.

A ses détracteurs qui lui reprochent de construire un portefeuille de grands noms de l'industrie à moindre coût, il rappelle sa stratégie: investir dans des entreprises hyper spécialisées, facilement "mondialisables" grâce à leur renommée.Par Gaëlle GEOFFROY

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