Bruno Joly
4 avr. 2014
Chic : une fréquentation moindre mais de "meilleure" qualité
Bruno Joly
4 avr. 2014
Moins, c’est mieux, tel serait l’adage pour la 22ème édition du Chic, qui s’est clôturée le 29 mars dernier. Les organisateurs du salon de Pékin, qui déménagera à Shanghai en 2015, parlent ainsi de 90 000 visiteurs sur les quatre jours, contre 100 000 comptabilisés un an auparavant.
Les allées étaient moins remplies que par le passé. "Le premier jour, nous avions 40 000 visiteurs, soit autant qu’en 2013. Le second, 30 000. Ce qui compte avant tout, c’est la qualité de l’audience et de ce côté-là nous avons de bons retours des exposants", commente Dapeng Chen, vice-président exécutif de la China National Garment Association, actionnaire majoritaire du salon (China World Trade Center et le CCPIT sont les deux autres actionnaires).
De l’avis de nombreux exposants étrangers, la qualité des visiteurs a clairement augmenté, profitant d’entrepreneurs jeunes, à la tête de chaînes plus ou moins grandes de multimarques. Il y a, à écouter les responsables export ou autres responsables de fédérations, une transformation du marché avec de 200 à 300 millions de nouveaux consommateurs à la recherche d’une offre moyen de gamme chez des multimarques et surtout via internet, et ce alors que, le gouvernement aidant, le luxe est mis à l’index dans l’Empire du Milieu. "De nombreux changements créent ici un besoin en produits moyen haut de gamme, qu’on nomme communément luxe abordable, et qui est en train de chercher son modèle de distribution. On peut parler de multi-corners et pas encore de multimarques. Il y a une vaste remise en cause. C’est une bonne nouvelle pour toutes les marques qui veulent entrer en Chine. Il y a deux à trois ans, prendre une commande ici était une exception", commente ainsi Gérard Roudine, consultant pour la fédération française du prêt-à-porter féminin.
De plus, les marques exposant au pavillon français Paris Forever ont constaté aussi la complémentarité entre les salons de Paris, les missions, dont celle organisée à l’automne dernier et une participation au salon phare du pays. "Il y a beaucoup de fréquentation sur ce pavillon mais pas que des professionnels. Je suis revenu pour saisir des opportunités et constate une apparition de multimarques", commente ainsi Jean-Henri Martin de chez Fuego.
"Sur la plupart des marchés, le développement du haut de gamme, du luxe, s’est fait via les griffes globales avant qu’une offre de créateurs plus individuels puisse s’y implanter. Je pense que nous entamons en Chine cette deuxième étape", analyse Anja Gockel, designer allemande, qui venait pour la première fois au Chic.
Côté exposants chinois, deux tiers de l’offre environ, les avis ont été mitigés avec certaines enseignes parlant d’une baisse nette de la fréquentation de leur hall. Mais, les observateurs estiment que le salon doit refléter un marché. Or, ce dernier évolue et le Chic devra à Shanghai faire sa mue.
Il y a encore peu de temps, de nombreux fabricants chinois qui ne distribuent que via leurs réseaux monomarques, y venaient pour le réseau, la notoriété, se mesurer à leurs compatriotes et à l’offre internationale et non pas pour prendre des commandes ou faire du business au sens large.
En attendant, le Chic réduira en 2015 sa durée passant de 4 à 3 jours et donne rendez-vous à Shanghai du 18 au 20 mars 2015.
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