
Dominique Muret
23 nov. 2014
Dagong Europe veut séduire les groupes de luxe

Dominique Muret
23 nov. 2014
Un an après avoir ses portes à Milan, Dagong Europe publie ce jeudi sa première étude sur le marché du luxe. La première agence de notation européenne contrôlée par des capitaux chinois s’est focalisée jusqu’ici sur des secteurs brassant de nombreuses transactions, tels l’énergie, le gaz et le pétrole, l’automobile, la pharmacie ou encore les télécommunications. Elle élargit désormais son champ d'action dans l'espoir aussi de gagner des clients dans le segment du luxe.

Créée en avril 2012, Dagong Europe est opérationnelle depuis juin 2013, date à laquelle elle a obtenu le feu vert de l’Esma (European Securities and Markets Authority), l’autorité des marchés européens, pour délivrer ses notations d’institutions financières et non financières dans les 27 pays de l’Union européenne, plus la Suisse.
L’agence, qui compte 20 personnes de neuf pays différents, est détenue à 60 % par Dagong Global Credit Rating, société privée chinoise dirigée et détenue par Jian Zhong Guan, et à 40 % par le fonds de capital-investissement italo-chinois Mandarin Capital Partners, d’où la décision d’installer son siège à Milan.
"Dagong Global voulait acquérir une dimension internationale. Paradoxalement, c’est en Chine que se trouvent les capitaux les plus importants, alors que les trois plus grandes agences de notation sont anglo-saxonnes, c’est-à-dire Moody’s, Fitch Ratings et Standard and Poor’s ! Nous sommes convaincus que pour les groupes européens en quête d’investissements en Chine, se présenter sur ce marché avec un rating délivré par une société chinoise comme la nôtre constitue un atout", explique Ulrich Bierbaum, le Directeur général de Dagong Europe.
"En ce qui concerne les notations publiques, nous avons pour l’instant deux clients, la banque portugaise Novobanco et la société d’assurance-crédit Euler Hermes, auxquels devrait se joindre bientôt une société financière italienne. En ce qui concerne notre activité de notation privée, nous ne pouvons rien divulguer. Il est clair que nous aimerions avoir aussi parmi nos clients des opérateurs du luxe", poursuit le manager allemand.

Les études réalisées par Dagong Europe sont publiées sur son site en anglais et en chinois, et sont accessibles à tous. Un service, qui à l’avenir pourrait devenir payant.
"Pour le luxe, nous avons analysé les résultats des 10 sociétés considérées comme les plus importantes en Europe, notamment LVMH, Kering, Hermès, Christian Dior, Richemont et Luxottica, avec un focus sur le marché chinois. Par rapport aux autres agences de notation, nous avons des paramètres d’évaluation plus amples et nous décrivons de manière plus détaillées chaque marché européen, car l’investisseur chinois moyen ne les connaît pas forcément", explique Francesca Russo, l’une des analystes de Dagong Europe.
"Même si perdure la compagne gouvernementale d’austérité contre les achats de luxe, la Chine continuera, selon nous, à maintenir des taux de croissance élevés en raison de la poussée démographique, de l’augmentation du revenu moyen des Chinois et de l’urbanisation croissante. D’une part, l’e-commerce est en train d’élargir sa présence dans la distribution chinoise. D’autre part, les sociétés de mode et de luxe sont en train de s’adapter à la situation, en diversifiant leur offre et leurs débouchés", conclut-elle.
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