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18 janv. 2012
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Daniel Piette: "L Capital peut investir 200 à 300 millions de dollars cette année"

Publié le
18 janv. 2012

Créé en 2001, L Capital, le fonds d’investissement de LVMH et du groupe Arnault, a pris des participations dans quelque 25 sociétés et annonce, pour l'ensemble de l'activité, avoir réalisé une levée de 1,5 milliard de dollars sur les 18 derniers mois. Cette année le fonds pourrait investir entre 200 et 300 millions de dollars US. Et depuis deux ans cette stratégie s’est étendue en Extrême-Orient avec le lancement de L Capital Asia, avec le géant malaisien YTL. Le nouveau fonds recherche des investissements dans les sociétés asiatiques, notamment en Inde et en Chine. Après des premières opérations dans les montres et la joaillerie, celui-ci a récemment finalisé des prises de participations minoritaires dans deux sociétés chinoises spécialistes du prêt-à-porter. Daniel Piette, PDG de L Capital, détaille sur quels critères sont choisies ces sociétés et livre des éléments sur la stratégie et les perspectives du fonds.

FashionMag: Qu’est-ce que L Capital Asia ?
Daniel Piette: La vocation de L Capital Asia est l'investissement dans des sociétés de taille moyenne sur les marchés de l’équipement de la personne haut de gamme, mais aussi la parfumerie et les cosmétiques, la distribution sélective, l’alimentaire fonctionnel, les yachts et l’hôtellerie. La Chine et l’Inde sont les deux plus importants marchés de cette zone, mais nous travaillons aussi sur la Malaisie, la Corée, la Thaïlande, l’Indonésie, Singapour et Taiwan avec des bureaux à Singapour, à Shanghaï et Bombay. Le fonds L Capital Asia est de 638 millions de dollars et nous avons déjà pris des participations dans Sincere Watch & Jewelry, Culina, Emperor Watch and Jewellery, Charles & Keith, Ming Fung, et le réseau de boutiques de luxe indien Genesis.

FM: Et vous entrez dans le prêt-à-porter chinois avec une prise de participation dans la société Xinhe …
DP: En réalité nous avons pris une part minoritaire dans Xinhe, qui possède six marques dont la principale est Jorya, mais aussi dans une autre société de prêt-à-porter qui se nomme Ochirly. Il s’agit de nos premières acquisitions dans la mode en Chine. Ces deux sociétés sont déjà reconnues sur le marché chinois avec de forts réseaux de boutiques et des chiffres d’affaires de plusieurs centaines de millions de dollars. Sur ces opérations, nous prenons une prise de participation minoritaire entre 5 et 20% du capital des sociétés.

Daniel Piette, L Capital
L Capital vient de prendre une participation minoritaire dans la marque de prêt-à-porter féminin chinoise Ochirly - Capture d'écran du site Ochirly


FM: Quelle est l’ambition de L Capital pour ces sociétés et comment les sélectionnez-vous ?
DP: Nous entrons dans leur capital par rachat de titres ou augmentation de capital avec la volonté d’aider ces entreprises à se développer sur des durées de trois à six ans. Ensuite, nous revendons nos parts à des investisseurs extérieurs, à l’actionnaire principal ou par une introduction en bourse. Il s’agit d’entreprises historiquement établies, positionnées sur les marchés que j’ai cités, et qui enregistrent des records de croissance, en l’occurrence de près de 30% annuelle, et de rentabilité. Nous sommes aussi attentifs à la qualité des dirigeants, car ce sont eux qui gardent la main sur la stratégie de la société. Nous voyons avec eux l’évolution de certains aspects pour rendre l’entreprise encore plus solide.

FM: Que faites-vous concrètement ?
DP: En plus du volet financier, nous apportons notre capacité d’analyse stratégique. Nous aidons les sociétés sur leur positionnement marketing et sur le développement du réseau et des concepts de boutiques. Nous travaillons aussi la cohérence de leur ligne de produits, mais aussi, le cas échéant, nous cherchons à impulser dans celle-ci une modernité occidentale. Nous pouvons également intégrer des outils de gestion avec des systèmes logistiques et informatiques. L’objectif est toujours, pour des entreprises moyennes, de les aider à créer des sociétés plus solides et bien gérées. Pour les PME européennes, nous pouvons les aider à sortir de leur territoire et leur faire bénéficier de l’appui du réseau de L Capital Asia et du groupe LVMH.

FM: Lorsque vous sortez de leur capital, ces sociétés sont-elles formatées pour entrer dans le giron de LVMH ?
DP: Non, pas du tout, ces outils ne sont pas faits pour ça. Ces marques ne s’inscrivent pas dans le luxe type LVMH. Nous les désignons avec le sigle "AAA" pour Affordable, Aspirational et Alternative. On se trouve en présence de marques de luxe accessibles, qui peuvent être une alternative au marché du luxe pour le grand public.

Daniel Piette, L Capital
La marque Jorya fait partie du groupe Xinhe, dans lequel L Capital Asia a pris une part minoritaire. Visuel Jorya


FM: Alors quels sont vos objectifs lorsque vous vous retirerez ?
DP: Sur l’Europe, nous visons à récupérer au minimum 2,5 fois notre investissement. Sur l’Asie, le schéma est différent. Alors qu’en Europe on compte sur la croissance et l’effet de levier, en Asie on ne s’appuie que sur la croissance. A nous de chercher les entreprises qui ont les plus fortes progressions et dont le territoire est porteur. On peut voir des progressions de 25, 30 et même 35% alors qu’en Europe une croissance de 30% comme celle de Sandro-Maje-Claudie Pierlot reste rare. Nous visons aussi l’augmentation du multiple de sortie par rapport au multiple d’entrée. C'est-à-dire qu’à la revente des parts, la société doit être encore plus attrayante avec une taille intéressante, un bon management des équipes, des progressions et une rentabilité séduisantes et de belles perspectives.

FM: Dans le contexte économique actuel, concentrez-vous vos projets sur l’Asie ?
DP: Non, l’industrie est entourée par le contexte macro-économique et nous réalisons beaucoup d’analyses sur les marchés et les secteurs, mais le potentiel de la société reste au cœur de notre projet. L’important est de savoir identifier le segment le plus prospère. Sur l’ensemble des fonds gérés de 1,2 milliard d’euros, il nous reste 600 millions d’euros à investir. En 2012, nous devrions réaliser entre 200 et 300 millions de dollars US d'opérations. Mais est-ce que les retours seront plus intéressants en Asie qu’en Europe ? Il faut être très prudent. Aujourd’hui en Europe, la segmentation est certainement plus fine qu’il y a 20 ans et le potentiel existe toujours. Sur les marchés émergents, les segments ne sont pas encore tranchés.

FM: Comment analysez-vous l’évolution de ces pays ?
DP: Il me semble que pour la Chine, Singapour, la Malaisie, philosophiquement, le développement de la segmentation sera proche du modèle occidental et mettra moitié moins de temps à évoluer. Mais là où nous avions des modèles successifs, je pense qu’en Asie nous allons voir des modèles s’additionner et arriver en parallèle. L’Inde en revanche n’a pas eu le même développement que la Chine. Les récentes décisions d’ouverture du marché aux acteurs internationaux sont de bonnes choses. Il existe cependant une différence de temps de 5 à 10 ans par rapport à la Chine, mais nous pourrions être surpris par les modèles de développement sur ce marché.

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