Bruno Joly
9 oct. 2012
Desigual face à une crise d'identité ?
Bruno Joly
9 oct. 2012
Desigual fait-elle une crise d’adolescence ? La question peut se poser après l’annonce en juillet du départ de Manel Adell, ceo depuis dix ans de la marque espagnole, et celle hier d’un départ « très précipité » d’Ana Cabanas, directrice du marketing global.
D’après nos informations, deux visions de l’entreprise s’affrontent en ce moment au siège à Barcelone. Celle de Thomas Meyer, fondateur, à fleur de peau sans doute, en froid d'ailleurs avec son frère Christian, et arrimé à l’adn originel de la marque et au fait qu’on peut travailler différemment. Et celle de Manel Adell et des personnes qu’il a embauché, avec une vision structurée qui a permis à la PME de devenir un groupe dépassant le demi-milliard d'euros de chiffre d’affaires et disposant d'un réseau de plus de 300 succursales.
« Manel Adell quitte Desigual et tous ceux qui avaient une bonne relation avec lui s’inquiètent pour leur avenir. Il y a deux visions distinctes, celle de Thomas Meyer et celle de Manel Adell », commente un ancien cadre de Desigual.
Ce dernier distingue d'ailleurs les salariés qui vibrent au rythme de l'âme Desigual de ceux qui feraient leur job comme dans une autre entreprise. Alors Thomas Meyer, qui a fondé Desigual, a-t-il trop d’orgueil pour voir son bébé grandir ? « Certaines licences n’auraient pas eu l’aval de Manel Adell », commente une source proche.
Reste à savoir comment l’adolescent ou le post adolescent Desigual passera cette crise de puberté alors que les coûts en jeu ne sont plus ceux de l’enfance. En juillet dernier, à Berlin, alors qu’il part en janvier 2013, Manel Adell rappelait l’objectif de Desigual de franchir la barre du milliard d’euros en 2013 ou 2014, contre 300 millions en 2009.
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