Début mai, le départ express de Patrick Robinson, le directeur artistique de Gap depuis 2007, n’augurait rien de bon pour le groupe américain. La tendance est confirmée avec l’annonce alarmante des chiffres du premier trimestre 2011. Pourtant Gap affiche une croissance de 18% de ses ventes en ligne qui atteignent 246 millions d’euros. Le groupe progresse même sur ses marchés en Europe et en Asie. Même ses ventes nettes ne sont pas catastrophiques. Celles-ci reculent de 1% à 3,3 milliards de dollars US (2,3 milliards d’euros) et de 3% à périmètre constant.

Début 2011 très délicat pour le groupe Gap Inc. - Photo: Gap

Mais surtout la firme de San Francisco, qui possède les enseignes Gap, Old Navy, Banana Republic et Athleta, accuse une chute de 23% de son résultat opérationnel qui tombe à 164 millions d’euros. "La société s’attendait à ce que l’activité soit fortement touchée par l’inflation du coût de sourcing, explique le PDG Glenn Murphy, dans un communiqué. Bien que la société ait anticipé une augmentation des coûts du sourcing durant l’année, ces coûts se sont fixés au-delà de nos estimations. La société s’attend maintenant à ce que le coût des produits soit 20% plus élevé dans la seconde partie de l’année. Ce qui fera plus que peser sur l’augmentation des prix dans les rayons. En conséquence, la société a revu ses prévisions pour l’exercice fiscal 2011. Les gains par action se situeront entre 1,40 et 1,50 dollar".

Les prévisions données lors de la clôture de l’exercice précédent tablant sur des gains entre 1,88 et 1,93 dollar par action, la sanction à la bourse de New-York a été radicale vendredi. L’action Gap Inc perdait 17% à l’ouverture. Car ce que le marché déteste encore plus que les mauvaises nouvelles, ce sont les mauvaises nouvelles non prévues. Il n’est pas certain que les annonces de changements organisationnels et opérationnels ainsi la création d’un Global creative center à New-York et d’une division internationale basée à Londres suffisent à redonner de la confiance.