Guess remporte en Italie la bataille juridique contre Gucci

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
6 mai 2013

Après Gucci, c’est au tour de Guess de gagner une bataille dans la guerre juridique qui l’oppose à la griffe du groupe de luxe Kering (ex-PPR) depuis quatre ans. Le tribunal de Milan a donné raison le 2 mai 2013 à la marque de jeans américaine dans le procès intenté par Gucci pour contrefaçon et concurrence déloyale contre Guess afin de l’empêcher d’utiliser certains logos considérés trop similaires aux siens.

"Le tribunal de Milan a rejeté toutes les demandes avancées par la société florentine contre Guess", annonce la marque américaine dans un communiqué. Il a par ailleurs décrété l’annulation de sept logos Gucci enregistrés en Italie (3) et en Europe (4), caractérisés en particulier par les motifs Diamant, Floral et avec les lettres G disposées en carré.

Gucci avait ouvert le feu en 2009 accusant Guess de reprendre certains de ses thèmes et coloris typiques provoquant la confusion dans l’esprit du consommateur. Gucci reprochait notamment à Guess d’utiliser un logo avec un double G trop semblable au sien et d’avoir copié certains de ses produits. La griffe avait ainsi porté plainte à New York et à Milan et ouvert par la suite des actions légales aussi à Paris et à Nanjing en Chine, indique Guess dans son communiqué.

En 2012, Gucci l’avait emporté contre la firme américaine auprès du tribunal de Manhattan à New York. Guess avait été condamnée en effet à lui verser des dommages et intérêts. Mais l’accusation de contrefaçon avait été rejetée et l’indemnisation demandée à Guess notablement réduite.

"Le jugement de Milan est extrêmement important, non seulement parce qu’il a été prononcé en Italie, le pays d’origine de la marque Gucci, mais aussi parce que le tribunal a accueilli toutes les argumentations de Guess", souligne la marque. Cette dernière rappelle dans son communiqué que le tribunal a établi clairement que "l’accusation de ‘guccisation’ de ses propres produits pour tromper les consommateurs est totalement infondée".

"La tactique de Gucci a été arrogante. Grâce à ses immenses ressources, la société a essayé de bloquer l’expansion globale de Guess et son succès dans le business des accessoires de mode", commente Paul Marciano, PDG et directeur artistique de Guess, tout en concluant: "trois années de bataille juridique à New York et quatre à Milan sont le résultat d’un imposant et inutile contentieux qui pouvait facilement se résoudre par un simple coup de téléphone que Gucci n’a jamais passé."