Le classement 2012 des 500 plus grandes fortunes de France, selon le magazine économique Challenges, est évidemment dominé par Bernard Arnault, pilote du numéro un mondial du luxe avec une fortune estimée à 21,2 milliards d’euros. Ce chiffre aussi abstrait qu’à rallonge, est toutefois en recul de 60 millions d’euros par rapport à la même évaluation en juillet 2011. Pour expliquer cette chute sensible, Challenges pointe du doigt l’investissement infructueux de Bernard Arnault au capital de Carrefour (à 9,2%), dont la valeur aurait reculé selon lui de moitié en un an. La famille française qui occupe le plus activement la sphère people depuis plus d’un an n’échappe pas à la règle. C’est au 4e rang qu’on retrouve les Bettencourt, dont les héritiers people font d’ailleurs la une du numéro accompagnant ce classement annuel de Challenges. Leur fortune est estimée à 15,3 milliards d’euros, en baisse de 12,57% par rapport à l’évaluation de 2011.

Bertrand Puech et les familles Dumas et Guerrand se hissent à la 3e place du classement Challenges (photo : AFP)

Trois grandes exceptions résistent à cette tendance à la baisse: les familles derrière Hermès International et Longchamp. D’un côté, les familles réunies dans ce qu’on a souvent appelé la holding "anti-LVMH", composée des membres des clans Dumas, Puech et Guerrand. Avec plus de 60% du capital du sellier, leur fortune s’envole avec le bond de l’action du groupe aux 2,8 milliards d'euros de chiffre d’affaires, et culmine à 17,4 milliards d’euros de richesse. Ces résistants issus de trois familles distinctes seraient ainsi plus de 42% plus riches que l’année dernière (!)… Mais à ceux-ci s’ajoute la fortune engrangée par Nicolas Puech, le frère de Bertrand, membre du conseil de surveillance d’Hermès mais pas de la holding familiale récemment formée. Ce dernier détient 6% du capital d’Hermès et voit sa fortune gonflée de plus de 400 millions d’euros en 2012, accusant une hausse de près de 37% de sa fortune par rapport à 2011.

Plus discrète médiatiquement que le clan Hermès, dans l’œil du cyclone depuis l'arrivée d'LVMH à son capital, on trouve les Wertheimer, avec qui Coco Chanel a monté sa société au début du siècle dernier. "En 2011, les Wertheimer ont touché 380 millions d’euros de dividendes au titre des trois derniers exercices, indique Challenges. C’est 65% de plus que le précédent dividende triennal, en 2008". Résultat, Alain Wertheimer et ses proches disposent en 2012 d’une fortune estimée à 5,6 milliards d’euros, contre 4,5 estimés l’an dernier...

Une autre famille du luxe français a bénéficié en 2012 d’un enrichissement fidèle à l’explosion de ses chiffres: la famille Cassegrain, propriétaire à 100 % de Longchamp, qui explose à l'international. Avec pour patriarche Philippe Cassegrain, fils du fondateur de la maison, la famille aurait en 2012 vu sa fortune reboostée de 66,7% par rapport à l’évaluation de 2011. Le clan Longchamp, composé des deux fils et de la fille de Phillippe Cassegrain se hisse ainsi cette année à la 55ème place du classement, fort d’un empire aux 390 millions d’euros de chiffre d'affaires annuel.