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Isabella Blow : la garde-robe de la fashionista exposée à Londres

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20 nov. 2013

LONDRES, 20 nov 2013 (AFP) - Styliste, muse, aristocrate excentrique adepte des chapeaux les plus baroques bien avant Lady Gaga: une exposition fait revivre à Londres la personnalité hors du commun de la rédactrice de mode britannique Isabella Blow.

La garde-robe excentrique de la fashionista exposée à Londres. Photo DR.


A partir de mercredi, la Somerset House expose la garde-robe de cette reine du style, faisant la part belle aux pièces spectaculaires d'Alexander McQueen et du chapelier Philip Treacy, deux créateurs qu'elle a aidés à devenir des stars mondiales.

Pendant sa carrière de trois décennies dans la mode, Isabella Blow a travaillé avec quelques-uns des photographes les plus renommés, découvert des mannequins comme Stella Tennant, tout en s'affirmant elle-même comme une icône de la mode, au style irrévérencieux.

"Elle avait un talent pour repérer le talent", commente Shonagh Marshall, l'une des commissaires de l'exposition "Isabella Blow: Fashion Galore!" ("Isabella Blow: Mode à gogo!")

"Tout reposait sur son sens du contact avec les gens. Elle savait rassembler tout le monde", juge la jeune femme.

Sujette à la dépression, Isabella Blow s'est tuée en 2007, à l'âge de 48 ans, en avalant du désherbant. C'était sa septième tentative de suicide en 14 mois.

Elle a laissé derrière elle une extraordinaire collection de vêtements, qui ont été achetés par sa proche amie, l'héritière Daphne Guinness.

Cette dernière a décidé de les montrer pour la première fois au public pour cette exposition, qui constitue un "événement doux-amer" pour elle. "Isabella Blow a rendu notre monde plus vivant, en laissant des traînées de couleur partout où elle passait. C'est plus triste depuis qu'elle n'est plus là", a-t-elle dit.

Née dans une famille de l'aristocratie anglaise ayant dilapidé sa fortune, Isabella Blow a commencé dans la mode comme assistante d'Anna Wintour à l'édition américaine de Vogue, au début des années 1980.

Dès cette époque, cette excentrique qui avait l'habitude de nettoyer son bureau avec du Perrier se fait remarquer par ses tenues peu conventionnelles. Son extravagance s'affirme à son retour à Londres, où elle travaille pour Tatler, Vogue et le Sunday Times Style magazine.

Fan de la première heure du travail d'Alexander McQueen, elle assiste à son défilé de fin d'études en 1992. Emportée par son enthousiasme, elle n'hésite pas à harceler de coups de fil la mère du jeune styliste pour entrer en contact avec lui.

Elle achète alors toute la collection à crédit, versant chaque semaine 100 livres (120 euros) en échange d'une pièce par mois, livré dans un sac poubelle, raconte Shonagh Marshall.

Quelques-unes de ces créations sont exposées à la Somerset House, parmi lesquelles une redingote rose en soie striée d'imprimés noirs d'aubépine. Ainsi que des pièces de la collection-phare automne-hiver 1996 de McQueen, comme ce corset de soie mauve orné de broderies.

Le défilé intitulé "Dante", dédié à Isabella Blow, avait propulsé cette année là le créateur dans la cour des grands: quelques mois plus tard, McQueen était nommé directeur artistique de Givenchy. Le Britannique s'est lui aussi suicidé, en 2010.

L'exposition présente également les créations d'un autre protégé d'Isabella Blow devenu l'un de ses amis proches, le créateur de chapeaux Philip Treacy. Y figure notamment un couvre-chef argenté surmonté de l'emblème de Rolls Royce.

De façon plus personnelle, cette fashionista au style choc voyait ses tenues comme une forme de protection: "Si vous êtes beau, vous n'avez pas besoin de vêtements. Si vous êtes laid comme moi, vous êtes comme une maison sans fondations; il vous faut quelque chose pour vous renforcer", avait-elle notamment confié.

Par Alice RITCHIE

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