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2 mai 2012
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Jean-Pierre Mocho: "La mode est une autre force de frappe française"

Publié le
2 mai 2012

Les deux candidats à la présidence de la République sont dans la dernière ligne droite. Nous avons demandé à des représentants d’organismes professionnels ce qu’ils attendent du prochain élu. D’abord Jean-Pierre Mocho, président de la fédération française du prêt-à-porter féminin.

"Dans mon esprit, je ne me vois pas présenter uns liste de demandes, de revendications. Ce qui m’anime, c’est plus le besoin d’un nouvel état d’esprit des politiques, jusqu’en haut, face à la mode. La profession souffre aujourd’hui d’un manque de considération. La mode, pour beaucoup de politiques, c’est la femme qui fait ses courses. C’est une méconnaissance totale du rôle de la mode. Certes, le secteur ne pèse pas autant qu’Airbus et l’industrie aéronautique. Mais la mode peut être moteur même pour d’autres secteurs. Même pour vendre un avion. C’est une sorte de force de frappe française. C’est une image importante de la France à l’international. Et pas seulement le luxe. Il n’en a pas toujours été comme cela. Je suis parti par exemple avec Jacques Chirac dans des déplacements officiels en Thaïlande et en Inde. Aujourd’hui, nous avons des accords avec la Ville de Paris. Et, quand nous nous déplaçons à l’étranger, nous parlons de mode, mais nous parlons aussi de la France. Il faut que le prochain président intègre cela. On a pu être un peu déçu par exemple que Carla Bruni, ancienne mannequin, ne mette pas plus en avant la mode française dans ses déplacements. Il faut que les politiques ne regardent pas seulement les chiffres.


Jean-Pierre Mocho

Je suis d’accord bien sûr avec le besoin de réindustrialisation jusque dans notre secteur. Mais là aussi c’est une question d’état d’esprit. Je ne suis pas sûr que les Français aient un état d’esprit tourné fortement vers l’industrie. De plus, et c’est un des messages que j’essaierai de faire passer, il ne faut pas vouloir recréer l’industrie d'avant. Il faut travailler sur des méthodes modernes. En tout cas, je ne pense pas que le coût du travail soit le seul frein. On pourrait faire produire en France par une seule personne ce que quatre personnes produisent dans d'autres pays. C’est une question de process. Pour donner envie, il faut mettre tous les partenaires autour d’une table. Ce n’est pas le saupoudrage de mesures qui fera un tout et le succès.
Par exemple, je ne demande pas d’aides nouvelles pour la jeune création. Mieux vaut aujourd’hui bien utiliser les outils qui existent. Il faudrait aussi que l’Etat encourage les banques à soutenir les entreprises.
Enfin, il faut évidemment préserver les aides à l’export. Il faut se rappeler qu’en France, pour nos secteurs par exemple, elles sont issues d’un budget venant des professionnels via le Défi. On entend bien qu’il serait question de rogner ces aides. Au contraire, il faut les préserver".

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