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6 janv. 2010
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John Lobb dope sa visibilité

Publié le
6 janv. 2010

Jusqu’alors assez discret, John Lobb a décidé de prendre la parole. Le chausseur de luxe, dans le giron du groupe Hermès, est sur le point d’ouvrir un nouvel espace sur-mesure de grand standing à Paris tandis qu’il multiplie les ouvertures de boutiques à l’étranger.

John Lobb
Atelier "sur-mesure" de John Lobb

John Lobb ne connaît pas la crise
Fraîchement installé, dans les nouveaux bureaux de la rue Mogador à Paris, l’atelier sur-mesure affûte la renommée du chausseur. Du formier au finisseur, 12 artisans bottiers, coiffant six corps de métier, y travaillent à temps plein. Un salon "sur-mesure" au rez-de-chaussée est en phase finale d’aménagement, prévu pour être opérationnel à la fin de l’année. En attendant, un espace confidentiel, un peu "sur le pouce", a été aménagé près de l’atelier pour recevoir la clientèle. Mais pas de quoi s’affoler. Au mois de novembre, la marque a enregistré un nombre record de commandes. La crise ? A tempérament, selon le président Renaud Paul-Dauphin.

Alors que le luxe a connu un revers important en 2009, certains acteurs du secteur à l’image de John Lobb, auront bel et bien résisté. Sans faire état d’une recette miracle, Renaud Paul-Dauphin retient tout de même quelques points-clés. A commencer par les standards de qualité avec lesquels une marque telle que John Lobb ne doit pas transiger. Le bottier n’a pas cédé à la pression de la production accélérée. Certain que "small is beautiful", la production est limitée entre 25 000 et 30 000 paires par an dans le monde.

John Lobb
Chaussures pour homme John Lobb, collection 2009

Une qualité et un savoir-faire constants
En parallèle, la maison a maintenu ses exigences en termes de matières et de savoir-faire, son "sens de l’esthétique nomade" sans tomber dans la saisonnalité. Pas suffisant, pour autant, pour faire l’impasse sur la création qui doit être "en adéquation avec le marché" commente le président de la marque. Exemple, arrivée au Moyen-Orient l’année dernière, la marque se penche, depuis, sur la sandale. "Nous avons un travail à faire là-dessus, explique le président. L’esthétique et la technique diffèrent de ce que nous proposons actuellement. Mais nous avons toutes nos chances." Pour le reste, John Lobb cultive son style dans la continuité. Richelieu, derby, modèle à boucle, mocassin sont des classiques de la maison qui séduisent une clientèle d’habitués ou de trentenaires au pouvoir d’achat élevé. Comme ceux de Londres où la boutique John Lobb a enregistré 45 % de nouveaux clients l’année dernière. Même constat à Hong Kong, dans des proportions moindres, où la maison a ouvert en 2006. Des prévisions similaires sont attendues en Chine où John Lobb débarque en fanfare.

John Lobb
Chaussures pour homme John Lobb, collection 2009

En effet, si certains projets ont dû être mis en berne, le temps de voir passer l’orage financier, d’autres ont simplement été retardés de quelques mois, passant entre les mailles de la tourmente. Comme la boutique de Dubaï ouverte en mai dernier, celle de Taipei en octobre 2009, suivie d’une à Shanghai en février prochain et une à Pékin en juin. Outre-Atlantique, John Lobb a mis au point un site de e-commerce, dédié uniquement aux Etats-Unis. Un "projet test" selon Renaud Paul-Dauphin, mais qui pourrait être étendu à l’Europe. En attendant, la maison continue d’optimiser son réseau de boutiques sur le Vieux Continent. En 2004, elle a entrepris la refonte de ses magasins. Le lifting est signé Rena Dumas. L’architecte des enseignes Hermès conçoit alors les points de vente comme "un petit théâtre où le spectateur est le produit" rappelle le dirigeant. A Paris, Madrid, Londres ou encore Genève, Moscou, Dubai, ou bien New York, c’est le même objectif, réaffirmer sa couleur jaune et sa logique propre.

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