Kering joue la transparence sur le développement durable

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
3 mai 2016

Pour pouvoir mettre en place une réelle stratégie écologique, il est nécessaire d’élargir son champ d’action en réorganisant notamment la chaîne d’approvisionnement. Tel est l’enseignement principal du premier bilan dressé par Kering, quatre ans après s’être engagé dans un business model plus durable en se fixant des objectifs précis.

Ce document final sur les objectifs de développement durable 2012-2016 est publié alors que le groupe a livré en novembre dernier son deuxième rapport environnemental (EP&L, en anglais), un bilan qui lui permet de quantifier la valeur prélevée sur l’environnement par ses activités.

Dans un rapport publié ce mardi, le groupe de luxe, qui détient entre autres Gucci, Saint Laurent et Balenciaga, et qui a mis au centre de sa stratégie le développement durable, détaille les progrès effectués et les résultats liés à ces objectifs ambitieux, qui concernent aussi bien la création que l’approvisionnement, la production, la distribution et jusqu’aux points de vente.
 
Autant de multiples chantiers à affronter et gérer, de la sélection des matières premières à la réduction des émissions de CO2, en passant par la consommation d’eau et la production de déchets, ou encore l’élimination progressive des substances chimiques dangereuses.

Publicités

« Entre 2012 et 2016, le groupe a fortement progressé vers ses objectifs de développement durable », annonce Kering dans un communiqué, tout en reconnaissant que « les efforts déployés pour les atteindre n’ont pas été sans difficultés », comme le souligne Marie-Claire Daveu, directrice du développement durable et des affaires institutionnelles internationales.
 
La poursuite de ces objectifs « nécessite de revoir en profondeur les processus d’approvisionnement, notamment dans les secteurs agricoles et minéraux, où l’action isolée de notre groupe peut se révéler limitée », constate en particulier le géant du luxe.
 
Kering est parvenu néanmoins à avancer sur de nombreux chantiers. En particulier sur l’approvisionnement du cuir. « Une plus grande précision dans la traçabilité et la sélection de fournisseurs dans les systèmes de production basés dans l’Union européenne nous permettent de nous approvisionner en cuirs de très grande qualité dotés d’une empreinte écologique réduite », note-t-il.
 
De même, « une traçabilité plus précise et une collaboration plus étroite avec nos fournisseurs, associées à un respect des bonnes pratiques et des normes », ont permis à la société de progresser fortement aussi sur l’approvisionnement en peaux précieuses et fourrures.
 

Pour le papier et les emballages, l’objectif certifiant leur provenance de forêts « gérées durablement » et leur composition d’au moins 50 % de matière recyclée est atteint à 81 %. Quant au PVC, il a été banni dans plus de 99 % des produits du groupe grâce à l’apport de plastiques alternatifs.
 
En termes de performance environnementale, Kering a réussi « à diminuer ses émissions de carbone de 11 %, sa production de déchets de 16 % et sa consommation d’eau de 19 %, atteignant ses objectifs respectivement à 44 %, 64 % et 76 % », indique-t-il.

Partant de ces résultats, le groupe a compris qu’il devait étendre ces bonnes pratiques à d’autres matières premières comme le cachemire, la laine, la soie et le coton, l’impact majeur venant de la supply chain, la chaîne logistique. C’est donc ce modèle de business qu’il faut changer en réorganisant les chaînes d’approvisionnement, souligne-t-il, tout en notant comment « traçabilité et transparence sont cruciales tout au long de ces chaînes ».
 
A ce titre, l’entreprise a mis sur pied en 2013 une équipe de recherche dédiée au textile, le « Materials Innovation Lab », à Novara, dans le Piémont, qui travaille sur de nouvelles matières ou des matières moins « impactantes ». Elle a créé aussi le Kering Ethical Gold Framework pour une sélection et une traçabilité de l’or plus responsables.
 
Le groupe souhaite nouer à l'avenir « des relations étroites avec ses fournisseurs et collaborer avec des acteurs de l’industrie capables d’informer ses fournisseurs », conclut-il.

Kering annoncera fin 2016 la prochaine phase de sa stratégie de développement durable en se fixant de nouveaux objectifs.