AFP
4 nov. 2013
La Redoute : Aubry dénonce l’attitude "irresponsable" du groupe Kering
AFP
4 nov. 2013
AFP - La maire de Lille Martine Aubry dénonce l’attitude "irresponsable" du groupe Kering envers sa filiale de vente par correspondance La Redoute, important employeur dans la région nordiste, qui s’apprête à annoncer des suppressions d’emplois avant sa probable cession. "La société dirigée par François-Henri Pinault a laissé La Redoute s’enfoncer", dit l’élue socialiste, interrogée par Le Journal du Dimanche.

"Les investissements nécessaires à la formation des salariés, à la modernisation de l’informatique et de la logistique n’ont pas été faits. C’est irresponsable de se comporter ainsi", lance Martine Aubry. "Nous refusons les suppressions de postes. Dans la région, environ 6 000 emplois directs et indirects sont liés à La Redoute. Les élus sont prévenus très tard de ce futur plan social. Pourquoi le processus de vente s’accélère-t-il à quelques mois des élections municipales?", demande-t-elle. Dans une réaction auprès de l’AFP, un porte-parole de Kering dit que le groupe de luxe et de sport et lifestyle va "assumer ses responsabilités" vis-à-vis de La Redoute, y compris quant au choix du repreneur, qui devra être "le plus à même de continuer à transformer" l’enseigne de vente par correspondance.
Il insiste également sur le fait que l’annonce de la cession remonte à 2009 et que le processus a été lancé en 2012. Quant aux organisations syndicales, elles sont impliquées dans le processus "depuis juin 2013", selon lui. "Kering va assumer ses responsabilités d’un point de vue financier" en couvrant les pertes de La Redoute et en participant au financement de la modernisation de la logistique et de l’informatique, "mais aussi ses responsabilités sociales en donnant les moyens au repreneur de financer l’accompagnement social des mesures de réorganisation", poursuit-il.
Il affirme enfin que Kering réfléchit à la mise en place d’un "système permettant de sécuriser le financement de cet accompagnement social, de faire en sorte que les montants qui seront alloués ne puissent pas être utilisés par le repreneur pour d’autres usages, donc, en quelque sorte, sanctuariser le financement de l’accompagnement social par Kering". "C’est une des choses sur lesquelles on réfléchit d’un point de vue juridique et dont on souhaite discuter avec les organisations syndicales", explique-t-il.
Dans le JDD, Martine Aubry s’interroge par ailleurs sur la réalité des investissements annoncés par Kering (400 millions d’euros) chez sa filiale pour l’adapter au numérique. "Cette somme est à vérifier. N’importe quelle PME peut aujourd’hui travailler en ligne, ce n’est pas un exploit", dit-elle.
"Kering nous a contactés pour la cession d’actifs immobiliers, afin de générer du cash, sans évoquer cette vente globale dans de brefs délais. Nous surveillons La Redoute comme le lait sur le feu. Dans le Nord, la vente par correspondance, c’est comme l’automobile à Sochaux", explique Martine Aubry, qui dit avoir demandé avec d’autres élus du Nord un rendez-vous à François-Henri Pinault.
Ce dernier se déclare prêt au rendez-vous lorsque le repreneur de La Redoute sera connu. "Dès lors que nous serons entrés en négociation exclusive avec un repreneur, je serai très heureux de vous rencontrer pour vous présenter les grandes lignes de son plan industriel", écrit-il dans un courrier dont l’AFP s’est procuré une copie.
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