LodenTal revisite le loden et cartonne dans les boutiques tendance

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
16 sept. 2013

Andrea Provvidenza n’aurait probablement jamais connu le monde de la mode s’il n’avait rencontré le loden. L'homme, qui travaille à Rome comme directeur de la communication de l’Auditorium Conciliazione, a eu "un véritable coup de foudre" pour ce manteau en organisant une exposition sur le ténor Luciano Pavarotti.

"Ce sentiment s’est accentué lorsqu’en fouillant dans ma cave je suis tombé sur des vieux lodens de mon père. Je me suis demandé pourquoi un vêtement iconique aussi beau n’était-il plus utilisé", raconte-t-il.

Sans plus attendre, Andrea Provvidenza se lance dans l’aventure fermement décidé "à relancer cet objet-mythe", dont la matière trouve son origine au Moyen-âge, et qui se transforme au XIXème, de tissu pour paysans en étoffe élégante pour les habits de chasse et de montagne de la noblesse habsbourgeoise. En 2012, le néo-styliste présente une mini collection avec un seul modèle pour femme décliné en 10 couleurs et deux poids différents.

Il reprend tous les éléments clés du loden: Le tissu original 100% laine mérinos extra-fine produit par la maison autrichienne Leichtfried fondée en 1884, l’ouverture au niveau des aisselles, le pli creux dans le dos, etc. Mais formes, coupes et détails sont revisités, tels les boutons en cuir tressé dont la forme semi sphérique actualise celle des boutons du loden traditionnel. Le manteau est moins volumineux et la longueur s’arrête au-dessus du genou. Enfin, les classiques couleurs vert forêt et bleu sont remplacées par une palette plus contemporaine avec un rose camel, un vert pomme, etc.

La première véritable collection composée de 10 pièces à manches pour homme et 10 pièces pour femme (manteau, cape, blouson, etc.) en cinq variantes de couleurs, a été présentée au Pitti Uomo en janvier dernier. La sartorialité napolitaine, le jeu des contrastes de tonalités et la qualité du tissu ne manquent pas de séduire. Le manteau LodenTal, avec ses coupes à bord franc, entièrement fabriqué en Italie, emporte un vif succès auprès des boutiques fashion les plus prestigieuses, comme Biffi à Milan ou Colette à Paris.

Cette dernière a exposé LodenTal dans ses vitrines lors de la Fashion Week de juin dernier aux côtés de Saint Laurent, Dior, Givenchy, Comme des Garçons et Martin Margiela. En Italie, la marque compte une trentaine de clients multimarques, tandis qu’au Japon des commandes ont été passées par 5 boutiques.

Dernière nouveauté, la première collection d’été, dévoilée en juin dernier au salon de recherche milanais White. Andrea Provvidenza a présenté 20 pièces, vestes et manteaux, inspirées au classique loden, mais proposées dans une version estivale plus légère en coton imperméable et thermosoudées avec des bandes fluo.