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3 févr. 2009
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LVMH ouvre le bal des résultats dans un marché déprimé

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Reuters
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3 févr. 2009

PARIS (Reuters) - LVMH ouvrira, jeudi 5 février au soir, le bal de résultats annuels très attendus dans le secteur du luxe mis à mal par la récession mondiale et dont les perspectives 2009 s'annoncent pour le moins déprimées.


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Alors que les mauvaises nouvelles se sont accumulées ces dernières semaines sur les grands acteurs du secteur touchés par l'aggravation de la crise, le numéro un mondial ne devrait pas faire exception, même si certains experts estiment qu'il pourrait, en 2009, mieux résister que d'autres grâce à la diversification de ses marques et de sa présence géographique.

Ainsi, pour la première fois depuis le 2e trimestre 2003, LVMH devrait, de l'avis des analystes interrogés par Reuters, accuser une baisse de chiffre d'affaires au 4e trimestre en données comparables.

Sous le coup du ralentissement de ses ventes, son résultat opérationnel devrait avoir reculé d'environ 3% au deuxième semestre, après une progression de 7,5 % au premier, se soldant par une baisse de sa marge opérationnelle.

"Il ne faut pas attendre de miracle de LVMH", estiment les analystes de HSBC. "Même les plus résistants vont souffrir de conditions de marché extrêmement difficiles", ajoutent-ils, anticipant un recul de 12 %, à données comparables, du résultat opérationnel du groupe en 2009.

Ceux de Deutsche Bank prévoient quant à eux une baisse encore plus marquée (- 17 %) de ce même résultat.


L'exception Louis Vuitton

"Le groupe se traite avec une prime de 15-20% par rapport au secteur et si Louis Vuitton ne résiste pas autant qu'attendu en 2009, cette prime pourrait vite disparaître", disent-ils.

Avec l'aggravation de la crise, toutes les divisions de LVMH devraient avoir souffert au 4e trimestre et afficher une baisse de leurs ventes (en données comparables), hormis la mode-maroquinerie, grâce à Louis Vuitton.

La marque phare du groupe qui compte pour plus de 30 % de son chiffre d'affaires et plus de 50 % de son résultat d'exploitation, devrait avoir compensé les baisses des ventes des "petites" marques comme Donna Karan, Emilio Pucci ou Céline.

Son directeur, Yves Carcelle, a déclaré à Reuters le 22 janvier que les ventes de Noël s'étaient "assez bien passées" et qu'elles s'étaient "bien tenues" aux États-Unis.

Les analystes tablent ainsi sur une croissance organique de 1,7 % au dernier trimestre 2008 pour ce pôle, alors que les vins et spiritueux devraient être lourdement affectés par la baisse des ventes de champagne et que les ventes de montres devraient s'être effondrées.

Le marché mondial du luxe, estimé à environ 175 milliards d'euros, pourrait connaître en 2009 sa première récession depuis six ans, selon les estimations du cabinet Bain & Co. Les experts tablent, selon les cas, sur une baisse des ventes mondiales, à taux de change constants, comprise entre 7 % et 10 %.

Dans ce contexte, et compte tenu des incertitudes qui entourent l'évolution de la croissance, peu d'analystes s'attendent à ce que Bernard Arnault, P-DG du groupe, s'avance à quelques indications concernant l'année 2009.

"On aura peut-être des éléments sur les ventes de janvier, mais guère plus", commente un analyste.

Isabelle Ardon, gérante chez Société générale asset management (Sgam), dit anticiper "un premier semestre très difficile", d'autant plus que les comparaisons se feront sur des bases élevées.

"Les groupes comme LVMH ou Hermès vont souffrir, mais moins que d'autres grâce à leurs marques très fortes. Ils auront des baisses de chiffres d'affaires et de résultats. Mais ce sont des groupes très puissants, qui vont gagner des parts de marché dans la crise", souligne-t-elle.

Le bijoutier Tiffany a lancé un avertissement sur ses résultats annuels avant que le suisse Richemont, numéro deux mondial du luxe, ne jette un froid supplémentaire sur les marchés en publiant des ventes inférieures aux attentes au troisième trimestre et en disant ne voir aucun signe d'amélioration pour 2009. L'italien Bulgari a quant à lui vu ses ventes chuter au même trimestre et a prédit une activité "très difficile" pendant la majeure partie de l'année.

Hermès, autre grande figure du luxe français, publiera quant à lui son chiffre d'affaires annuel vendredi matin.

Vers 14h50, le titre LVMH reculait de 0,76 % à 41,68 euros. Il a perdu 12,7 % depuis le début de l'année et 42 % l'année précédente.

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