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Manish Arora, styliste indien chargé de raviver la marque Paco Rabanne

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29 sept. 2011

PARIS, 29 sept 2011 (AFP) - L'Indien Manish Arora, connu pour sa riche palette de couleurs psychédéliques et ses imprimés joyeux jusqu'au baroque, présentait jeudi le défilé de sa propre marque avant de dévoiler sa première collection pour la maison Paco Rabanne qui signe ainsi son retour à la mode. Préparer deux collections à la fois, c'est "deux fois plus de travail: deux spectacles, deux équipes, deux bureaux. La seule chose en commun c'est moi", explique à l'AFP le créateur au front dégarni et collier de barbe blanchissante, interrompant quelques minutes un essayage dans son atelier parisien.

Manish Arora, Paco Rabanne
Manish Arora automne-hiver 11/12. Photo : Pixelformula.

Le styliste a pris soin de créer deux collections très distinctes. "L'idée de fond est la même: un travail sur les formes, artisanal, dans un esprit presque +couture+. Mon travail consiste souvent à prendre de tout petits éléments et d'en assembler des milliers pour créer une tenue", confie-t-il, tout de noir vêtu, lourde montre en or et godillots dorés.

Originaire de Bombay mais installé à New Delhi, Manish Arora vit désormais "15 jours par mois" à Paris. Sorti de l'école de mode de Delhi en 1994, il crée sa marque trois ans plus tard. Repéré par plusieurs boutiques pointues à Paris et à Londres, il se lance sur le marché européen. En 2005, il décide de faire défiler son prêt-à-porter inventif et singulier à Londres. Qu'il quitte pour Paris deux ans plus tard, devenant ainsi le seul créateur indien de cette Fashion week.

Aujourd'hui il relève le défi de Paco Rabanne, griffe fondée dans les années 1960 par l'extravagant Basque espagnol, célèbre notamment pour avoir introduit dans la mode des matériaux contemporains comme le plastique ou l'aluminium. A son départ en 2000, la maison avait tenté de continuer l'aventure mais, découragée par une valse de stylistes, elle mit en sommeil son prêt-à-porter en 2006 pour se concentrer sur le parfum.

Pour Paco Rabanne, Manish Arora dit s'être inspiré des formes organiques du sculpteur britannique, d'origine indienne, Anish Kapoor. En consultant les archives, "j'ai essayé d'imaginer ce que ferait Paco Rabanne en 2012". Le brillant du métal bien sûr, "mais pas de manière littérale".

Pour sa propre collection, il s'est intéressé aux teintes de la peau pour créer des ensembles au look uni "même si, dans la réalité, la peau n'est jamais d'une seule couleur sur l'ensemble du corps". Mais aussi des couleurs fluo, du noir et vert ou du noir et blanc. Beaucoup de jeans, pour la première fois, qui se prolongent en englobant la cheville dans un talon aiguille.

"Il y a des pièces un peu insensées, mais beaucoup d'autres qui sont plus crédibles", dit-il dans un éclat de rire, alors que passe un mannequin au torse raide, corseté dans une cage noire d'où dépassent, au-dessus des épaules, de petits oiseaux verts. "C'est un pas significatif puisque mon travail comptait précédemment beaucoup plus de pièces un peu folles. Ici, il y a un bon équilibre", juge-t-il.

Un manteau reproduit une photo prise au festival de Woodstock, d'une foule dansant le poing levé, avec des centaines de morceaux rebrodés. D'autres pièces se composent de centaines d'appliques argentées aux reflets irisés.

"J'utilise beaucoup de soie, parfois des cotons ou de la mousseline. Surtout des tissus purs, pas de synthétique", dit-il. Beaucoup de broderies aussi, mais aujourd'hui "de manière plus contrôlée: c'est ouvragé sans être surfait, parce que je garde en tête la réalité du marché européen".

Par Gersende RAMBOURG

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