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Publié le
13 mai 2013
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Patrick Pergament (Petit Bateau): "Nous n'avons pas peur de montrer l'usine"

Publié le
13 mai 2013

Ce 13 mai, l’expo photo de Stéphane Remael sur les ouvriers de l’usine de la marque à Troyes, qui fut présentée en octobre dernier à Paris, débarque dans les rues de la ville qui a vu naître Petit Bateau. Nous avons demandé à Patrick Pergament, à la tête de cette filiale du groupe Yves Rocher depuis septembre 2011, comment il comprenait cette exposition et surtout comment il situe Petit Bateau, la marque, aujourd’hui.

Patrick Pergament


FashionMag: Cette exposition de photos sur les ouvriers de Petit Bateau au milieu de l’outil industriel, mais avec un effet décalé et humoristique, vous inspire quoi?
Patrick Pergament: La dimension industrielle de Petit Bateau est fondatrice de la marque. Elle révèle un attachement à la qualité, à la fabrication française aussi. Et, surtout, elle montre qu’à la différence d’autres, nous n’avons pas peur de montrer l’usine. Même si évidemment tout Petit Bateau n’est pas fabriqué à Troyes [la marque compte deux unités au Maroc ndlr].

FM: Est-ce que la dimension industrielle de l’entreprise a pesé ou pèse encore sur sa manière de fonctionner?
PP: Pour moi qui viens du monde du retail puis des marques [aux Galeries Lafayette puis en tant que patron de Prada France ndlr], j’ai découvert chez Petit Bateau une réalité qui signifiait que l’entreprise était pilotée par sa dimension industrielle. En clair, quand on voulait faire un produit, la logique industrielle passait souvent en priorité.

FM: Vous semblez le regretter?
PP: Disons que ce qui est un atout aujourd’hui, détenir un outil de fabrication d’une telle qualité, devenait en fait une contrainte. Il fallait dépasser cela pour rapprocher l’ensemble des fonctions de l’entreprise. Pour moi, il fallait donner le pouvoir à la création et aux clients. Cela signifiait retourner les process.

Une des photos de l'expo Petit Bateau



FM: Comment vous y êtes-vous pris?
PP: Nous avons lancé un vaste plan de transformation de l’entreprise. Mais pas seulement la direction dans ses bureaux. Nous avons monté un comité de réflexion et de pilotage composé de 80 personnes réparties dans les différents services de l’entreprise. Un certain nombre de sujets prioritaires ont été évoqués. Nous en avons réduit le nombre. Nous avons bouclé le processus en septembre dernier.

FM: Pour quels résultats ?
PP: Cela a beaucoup amélioré la communication en interne, les échanges. Nous avons d’ailleurs poursuivi en organisant des séries de petits déjeuners tous les 15 jours quel que soit le niveau hiérarchique. On a changé l’ambiance, les équipes ont appris à travailler sur des projets; ça n’a l’air de rien comme cela. Mais il faut se rendre compte que nous travaillons sur un système de fonctionnement très complexe avec une partie industrielle, du retail, du wholesale, du digital, de la création. Nous faisons tous les métiers de l’amont à l’aval. On a appris à mieux se servir de l’outil industriel et pas seulement comme simple lieu d‘exécution. Par exemple, on a constitué une banque des composants au niveau industriel en nous plongeant dans la mémoire de l’entreprise.
Nous travaillons sur un nouvel entrepôt pour livrer les magasins plus rapidement. Nous gérons mieux les flux d’implantation et de réassort, etc. Nous avons créé des showrooms à Aix-en-Provence, Toulouse, Paris. Nous avons ouvert un showroom à Milan il y a quatre mois. Cela n’existait pas. Tous ces projets doivent être faits avec les gens; ça marche parce qu’on les a impliqués!

FM : Quelle est l’ADN de la marque Petit Bateau ?
PP: On sait d’où l'on vient: de la maille et du sous-vêtement. C’est d‘ailleurs surtout pour ces raisons que les réseaux multimarques achètent notre produit. Aujourd’hui, nous avons largement étendu les collections et fait bouger le style. On souhaite évidemment que les consommateurs viennent pour nos produits, notre qualité, mais justement aussi pour notre style. Nous avons élargi l’offre couleurs. Nous travaillons plus de matières également tout en gardant l’aspect douceur, une qualité fondatrice de la marque. Nous faisons beaucoup plus de vêtements de jour. Des rayures, des pois ont été introduits; ça n’a l’air de rien mais cela n’existait pas vraiment chez Petit Bateau. Nous jouons aussi de certains détournements, sur les boutons, les blasons, etc.

FM: Petit Bateau était surtout connu pour l’enfant. Quelle part des ventes pèse l'adulte aujourd’hui?
PP: Nous en sommes à 20%. Les collaborations sont pour cela déterminantes. Kitsuné a ainsi modernisé la marque. Nous étudions de nombreuses possibilités. Et pourquoi pas réaliser un caban en maille? Nous avons aussi redémarré l’offre de robes en maille.

La nouvelle boutique ouverte fin avril rue du Four à Paris



FM: Petit Bateau est-elle une entreprise internationale?
PP: Tout dépend à quel pourcentage vous mettez le curseur. La France est toujours majoritaire avec 55% des ventes. Les 45% représentant l’international sont d’abord réalisés en Europe. Mais nous sommes aussi très présents au Japon. Autrement, le reste est assez éclaté entre différentes zones. Nous avons par exemple 20 points de vente en franchise répartis entre le Moyen-Orient, Hong Kong, Singapour, Beverly Hills, etc. Nous sommes aux Philippines, à Kiev, en Mongolie. Nous nous apprêtons à ouvrir une deuxième franchise à Varsovie, etc.
Nous avons aussi déterminé certaines priorités: le Brésil, la Chine et la Russie. Dans le premier pays, nous négocions un accord stratégique avec un groupe brésilien. En Chine, nous sommes en discussions avancées avec un partenaire. En Russie, c’est avec notre maison-mère que nous échangeons. La Russie est le deuxième pays après la France pour Yves Rocher. L’enseigne y compte 300 points de vente.

FM: Et Internet?
PP: Nous avons développé de l'e-commerce, outre en France bien sûr, en Allemagne, en Italie, au Japon, au Benelux, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Nous y croyons beaucoup. Nous y avons acquis un savoir-faire et une expertise dans la mesure où nous avons commencé tôt. Le monde change aussi beaucoup. En Europe par exemple, il y a une nette chute du trafic dans les magasins, même si les loyers continuent paradoxalement d’augmenter. Au Japon, les jeunes passent par Internet pour tout. Ils n’ont plus de télévision. Il faut aussi imaginer que les jeunes qui ont 18 ans aujourd’hui et qui sont en permanence sur Internet représenteront dans cinq ou dix ans une part importante des consommateurs. Les Chinois eux-mêmes font fortement évoluer cet outil, même si on n’en parle pas ici. Un chef d’entreprise qui ne serait pas absorbé par ce sujet pourrait entraîner la faillite de sa société.

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