Prada : le bénéfice net plonge de 26 % sur neuf mois

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
15 déc. 2015

Prada, qui est cotée à la Bourse de Hong Kong, est plus que jamais malmenée par la situation complexe en Asie et le ralentissement sur ce marché. Sur les neuf premiers mois de l’année, la rentabilité de la griffe de luxe milanaise, dont l’exercice en cours s’achève au 31 janvier 2016, continue de se détériorer. L’entreprise pointe aussi « l’augmentation des coûts commerciaux associée à l’expansion retail ».

Tous les indices sont à la baisse, en effet, avec un bénéfice net de 235,1 millions d’euros, en recul de 26,4 % par rapport à la même période un an plus tôt, un résultat opérationnel (Ebit) de 373,9 millions (-24,7 %) et un excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 595,4 millions (-12,7 %).

Sur la période, le groupe, qui détient les marques Prada, Miu Miu, Church’s, Car Shoe et Pasticceria Marchesi, affiche un chiffre d’affaires de 2,582 milliards d’euros, enregistrant une croissance de 1,2 % à taux de change courant.

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Cette progression est « déterminée exclusivement par les ventes des magasins en gestion directe », souligne la société dans un communiqué, en expliquant que le recul des ventes sur le canal wholesale est dû « à la décision du groupe de continuer à réduire son exposition vers ce canal ».

Le ventes en gros s’élèvent à 295,5 millions d’euros au 31 octobre (-15,9 % à taux de change courant), tandis qu’elles atteignent 2,25 milliards sur le réseau retail, s’inscrivant en hausse de 3,8 %. Prada met en avant aussi les bonnes performances des licences (lunettes et parfums), dont les royalties ont progressé de 16,2 %, à 33,5 millions d’euros.

Du point de vue géographique, l’Asie-Pacifique reste le point noir pour le groupe italien, qui souligne à nouveau « une criticité de la région », dérivant selon lui « de la réduction d’un côté de la consommation locale, et de l’autre des flux touristiques à l’intérieur de la région », les riches touristes chinois choisissant pour faire leur shopping de nouvelles destinations comme le Japon ou la Corée du Sud, au détriment de Hong Kong et Macao.
 
Une tendance accentuée entre août et septembre par l’impact négatif engendré par la dévaluation du yuan sur les achats de luxe de la part des Chinois. Or l'Asie-Pacifique est le principal marché pour Prada, représentant 35 % de ses ventes totales, la Chine continentale pesant à elle seule 23 % sur le total. Sur l’Asie, le chiffre d’affaires de Prada a reculé de 5 % (-9 % sur la Grande Chine) à taux de change courant, à 784,4 millions d’euros sur les neuf premiers mois de son exercice.
 
La Maison italienne a compensé ce recul avec la progression de ses ventes en Europe, en particulier en Italie : +8,6 % sur neuf mois, à 815,9 millions d’euros, ainsi qu’au Japon +10,4 % (grâce aux touristes chinois), à 283,8 millions, et sur le continent américain (+8,5 %), à 293,7 millions, même si les volumes y ont baissé, comme en témoigne la recul du chiffre d’affaires à taux de change constant de 7,6 %.