8 344
Fashion Jobs
Publicités
Publié le
13 oct. 2019
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Boardriders veut vendre son siège Europe de Saint-Jean-de-Luz

Publié le
13 oct. 2019

Le message n'est pas des plus optimistes. Le groupe Boardriders a décidé de céder son siège de Saint-Jean-de-Luz. Cette annonce a été faite aux équipes le 27 septembre, révèle le média économique local Objectif Aquitaine, qui précise que le groupe de marques de glisse entend rester locataire des lieux.


Le siège de Saint-Jean-de-Luz - Boardriders


Le siège européen du groupe se situe dans "la" région du surf en Europe. Placé le long de l'autoroute A63 entre Guéthary et Saint-Jean-de-Luz, son architecture bien visible affirme l'ambition d'un groupe.

Mais, alors que les équipes de Billabong, Element et Rvca, qui étaient basées à Soorts Hossegor et dont le groupe a été racheté par Boardriders il y a un an, vont progressivement rejoindre les locaux, le contexte est assez déprécié. Le rapprochement s’inscrit dans le cadre d’une optimisation des coûts au niveau du groupe, dont l’actionnaire majoritaire est le fonds Oaktree Capital depuis 2015.

Une restructuration, via un plan de sauvegarde de l’emploi, avait été annoncé au premier semestre. Celui-ci, validé par la Direccte en mai, implique le licenciement de 136 salariés, 73 parmi les équipes de Saint-Jean-de-Luz et 63 à Hossegor. Il s’agit du troisième plan depuis 2013. Des aides à la mobilité sont mises en place pour les salariés landais rejoignant le siège des Pyrénées Atlantiques.
 
Dans le cadre du départ des Landes de Billabong, mi-septembre les détails de l’accord financier entre l’Etat et le groupe ont été spécifiés pour « la revitalisation du bassin d’emploi de la zone Pédebert » . Na Pali, société du groupe Boardriders, va ainsi verser "192 000 euros consacrés à la création d’emplois durables" et "95 500 euros pour le financement de la sécurisation de la grande braderie annuelle et pour le soutien à la pérennisation et à la diversification d’activités économiques en lien avec la filière".
 
SI les équipes vont donc se retrouver à Saint-Jean-de-Luz, nombre d’observateurs s’interrogent sur la pérennité même de Boardriders Europe. Depuis la disparition début 2018 de son ancien PDG, Pierre Agnès, grand artisan du rôle des équipes européennes dans le groupe, puis le départ en début d’année de Thomas Chambolle, qui avait pris son relais, remplacé par l'Australien Greg Healy, l’influence européenne au sein de la direction du groupe, apparaît supplantée par la vision américaine.
 

Pouvoir renégocier la dette



Mais pourquoi céder le siège ? Le groupe resterait fortement endetté à hauteur de 450 millions de dollars. Nos confrères d’Objectif Aquitaine expliquent avoir eu accès à des notes internes. : "Grâce aux synergies, l'EBITDA atteindrait 202 M$ en 2021 ce qui facilitera la renégociation de la dette et permettra d'investir dans le marketing afin de redynamiser les ventes". La cession du siège permettrait donc d’apporter de l’argent frais pour rembourser les créanciers et tenir les échéances.
 
Le Campus de Saint-Jean-de-Luz a été inauguré en 2010, adapté ces derniers mois pour le rapprochement, il bénéficie de 14 000 mètres carrés de locaux implantés sur un terrain de 11 hectares. Le projet, qui a nécessité deux ans et demi de travaux, s’est chiffré à 24 millions d’euros et avait bénéficié du soutien de l’Etat et des conseils régional et départemental…
 
Le média aquitain précise que, selon ses informations, le groupe dirigé par Dave Tanner enregistre des ventes en repli de 4,4% sur les neuf premiers mois de 2019, mais que, grâce aux économies réalisées, comme la suppression de postes en Californie au printemps et la suppression des doublons sur les fonctions supports dans les différentes régions du monde, l'EBITDA atteint sur la période 97 millions de dollars, en hausse de 11,9%. Et de tabler sur un chiffre d’affaires de 1,9 milliard de dollars pour l’ensemble de l’exercice.

Boardriders, avec ses 9 000 salariés dans le monde et ses autres sièges en Californie et à Hong Kong, reste donc un géant du sport. Tout l’enjeu pour lui est désormais de trouver l’alchimie entre Billabong et Quiksilver, se différencier dans un contexte de consommation global en pleine redéfinition, mais, selon toute vraisemblance, d'abord réussir à se désendetter.
 
 
 

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com