Moncler se prépare à une chute de ses ventes en Chine

Le trafic des boutiques Moncler en Chine a baissé de 80 % depuis le début de l’épidémie de coronavirus, selon des informations publiées lundi par la marque italienne de doudounes. D’autres griffes de luxe prévoient des résultats affectés par la crise sanitaire.

Des représentants de Moncler ont révélé aux analystes que les ventes étaient aussi impactées par la baisse du nombre de touristes chinois sur d’autres marchés asiatiques.

"Au cours des deux dernières semaines, notre activité en Chine a vraiment souffert. Actuellement, la situation est critique", rapporte le directeur exécutif et responsable de l’approvisionnement Luciano Santel. Heureusement, la croissance était légèrement plus haute que prévu au quatrième trimestre.

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L’Asie est le marché le plus important de la marque et représente 40 % de ses revenus totaux.

Selon le directeur exécutif Remo Ruffini, l’entreprise va mettre en place un plan de crise pour tous ses départements et compte reporter ses investissements en raison du risque de transmission du virus. Seuls les projets essentiels seront maintenus.

Moncler, comme d’autres marques de luxe, a réussi à compenser la chute de ses ventes à Hong Kong due aux manifestations grâce à la croissance soutenue de la Chine continentale.

Mais des villes entières de la deuxième économie mondiale sont actuellement en veille. Les annulations de vols sont fréquentes et de nombreux pays interdisent l’accès aux visiteurs ayant séjourné en Chine récemment.

L’épidémie a "un impact significatif sur le trafic et les ventes dans tous les centres commerciaux de Chine où Moncler dispose d’une présence, ainsi que sur le tourisme chinois dans le monde", regrette l’entreprise. Selon Remo Ruffini, "aujourd’hui, il est impossible de prévoir combien de temps va durer cette situation".

Moncler, qui fait partie des étoiles montantes du luxe depuis quelques années grâce au repositionnement opéré par Remo Ruffini, a enregistré des ventes en croissance de 13 % à taux de change constants au cours des trois derniers mois de 2019, son trimestre le plus important.

A propos d'une possible acquisition de Kering, Ruffini répond qu'il n'y a "aucun projet en cours"

Moncler a fait l’objet de spéculations concernant une possible fusion suite à des publications dans les médias en décembre évoquant des discussions préliminaires avec Kering, le propriétaire de Gucci. À l’époque, Remo Ruffini avait fait profil bas.

Le PDG a répété lundi qu’il n’y avait "aucun projet en cours" en réponse à une question à propos de possibles fusions-acquisitions. Mais Moncler a toutefois révélé vouloir lancer un plan de fidélisation des actionnaires, une mesure déjà utilisée par plusieurs entreprises italiennes dans le passé pour renforcer le pouvoir des principaux actionnaires.

Selon Luciano Santel, cette stratégie permettrait à Remo Ruffini, qui possède plus de 22 % de Moncler, d’augmenter ses droits de vote jusqu’à 29,9 % dans le cas "d’une possible association avec d’autres entités" à l’avenir.

En 2019, le chiffre d'affaires de la marque a atteint 1,63 milliard d’euros, tandis que les ventes en comparable en boutiques ont augmenté de 7 %, contre 18 % en 2018.