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9 mars 2020
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Les Bourses mondiales dévissent

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9 mars 2020

La Bourse de Paris dévissait à nouveau lundi à l'ouverture (-5,71 %), dans le sillage des autres places financières mondiales inquiètes du décrochage des cours du pétrole et des effets économiques de l'épidémie de coronavirus. A 09H18, après un retard à l'ouverture de la séance, l'indice CAC 40 chutait de 293,84 points à 4 845,27 points. Le recul s'est intensifié au cours de la journée pour atteindre -7,85% à 17h27. Vendredi, il avait déjà plongé de 4,14 %.


Des tableaux d'indices boursiers à la baisse à la Bourse de Séoul, le 9 mars 2020 en Corée du Sud - Jung Yeon-je / AFP


Les Bourses européennes plongeaient également à l’ouverture, touchées de plein fouet par la spectaculaire chute des prix du pétrole et l'accélération de l'épidémie de coronavirus : Madrid reculait de 6,7 %, Oslo de 12 %, Francfort de 7,4 % et Londres de 8,35 %.

Les échanges ont été suspendus 15 minutes à la Bourse new-yorkaise lundi après l'effondrement de 7% de l'indice élargi S&P 500 en pleine panique autour du krach pétrolier et des conséquences économiques du coronavirus.
Au moment de l'interruption, le Dow Jones Industrial Average s'était déjà écroulé de 7,29% et le Nasdaq, à forte coloration technologique, avait dégringolé de 6,86%.

La perte de 7% du S&P 500 a automatiquement déclenché un mécanisme d'interruption temporaire des échanges, permettant au marché et aux investisseurs de reprendre leurs esprits. Si l'indice abandonnait 13%, un deuxième arrêt d'un quart d'heure aurait eu lieu. Au redémarrage des échanges, à 13h49 GMT, le Dow Jones perdait 7,29% à 23.979,79 points, le Nasdaq 7,10% à 7.966,94 points et le S&P 500 5,55% à 2.807,43 points. A 17h30, heure française les reculs étaient contenus à 5,27% pour le Dow Jones et 4,43% pour le Nasdaq. Le S&P 500 reculant lui de 5, 88%.

La chute des cours du pétrole aggrave une situation déjà fragilisée par le coronavirus



Les principales Bourses d'Asie essuyaient également de lourdes pertes lundi, victimes de la propagation incessante de l'épidémie mondiale de coronavirus et de l'effondrement historique du marché du pétrole, qui faisaient flamber le yen face au dollar.

Les cours du pétrole connaissaient lundi leur pire chute depuis la première guerre du Golfe en 1991 : vers 07H00 GMT le baril de brut américain WTI s'effondrait de 27,83% à 29,78 dollars et le Brent de la mer du Nord plongeait de 26,02 % à 33,49 dollars. En cause, la décision de l'Arabie saoudite d'adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir, après l'échec de négociations en fin de semaine dernière entre les pays exportateurs de pétrole (Opep) et la Russie. Ces derniers ne sont pas parvenus à s'entendre sur de nouvelles coupes dans leur production pour tenter d'enrayer la chute des cours du pétrole en raison de l'épidémie mondiale de coronavirus.

"L'Arabie saoudite semble vouloir punir la Russie", a commenté Jeffrey Halley, analyste de marché chez OANDA. Le marché du pétrole va probablement rester au tapis durant les prochains mois, les rabais de l'Arabie saoudite se conjuguant avec le coup d'arrêt donné à la croissance économique mondiale par le coronavirus, qui a fait chuter la demande d'or noir, a ajouté cet analyste.

La Bourse de Tokyo a particulièrement accusé le coup lundi, affolée par l'ascension du yen, valeur refuge, un mouvement de change très défavorable pour les entreprises japonaises, très orientées à l'export. L'indice vedette Nikkei a clôturé sur une chute de 5,07 % à 19.698,76 points (-1.050,99 points). Il n'avait pas perdu autant en une seule séance depuis début février 2018, au moment du début de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. L'indice élargi Topix a quant à lui abandonné 5,61 % à 1.388,97 points.

Ruée sur le yen



Les Bourses chinoises étaient aussi nettement dans le rouge lundi après-midi. L'indice Hang Seng à Hong Kong cédait notamment près de 3,7 %, tandis que Shenzhen reculait de 2,86 % et Shanghai de 2,39 % en fin de séance.

Tous les ingrédients d'une panique boursière ont été réunis lundi en Asie, selon Stephen Innes, stratégiste chez AxiCorp. "Le yen a bondi (...), les investisseurs se ruant sur les valeurs refuge alors que les cas de Covid-19 s'accélèrent en Europe et que l'Arabie saoudite déclenche une guerre des prix du pétrole", a-t-il commenté dans une note. Tout cela a ajouté une nouvelle louche de panique sur des marchés financiers qui étaient "déjà emplis de peur", selon cet analyste.

La monnaie nippone était à ses plus hauts niveaux face au dollar depuis fin 2016, selon Bloomberg. Après 06H30 GMT un dollar s'échangeait pour 102,74 yens, contre 105,92 yens vendredi après la clôture de la Bourse de Tokyo, point de repère des investisseurs nippons.

L'euro tombait par ailleurs à 117,1 yens, contre 118,91 yens vendredi. La monnaie européenne progressait elle aussi aussi face au billet vert, à raison d'un euro pour 1,1399 dollar contre 1,1318 dollar vendredi à 20H00 GMT.

Parmi les poids lourds de la cote japonaise, SoftBank Group a été laminé (-10,43% à 4.284 yens), Sony a coulé de 7,31 % à 6.214 yens et Toyota de 4,4 % à 6.495 yens.

Pour ne rien arranger, des données révisées publiées lundi par le gouvernement japonais ont révélé une contraction plus sévère de la croissance japonaise au quatrième trimestre 2019 (-1,8% sur un trimestre), contre une baisse initialement estimée à 1,6 %.

Avec l'incidence prévisible de l'épidémie de coronavirus au premier trimestre 2020, le Japon file tout droit vers une récession, caractérisée par une contraction du PIB pendant au moins deux trimestres d'affilée. Ce serait une première depuis 2015.

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