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1 avr. 2020
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Déjà 13 milliards d'euros d'impayés aux entreprises en France depuis le début de la crise sanitaire

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1 avr. 2020

Après la polémique sur les délais de paiement, puis le serrage de vis de Bercy, voici le temps des chiffres : depuis le début de la crise, ce sont quelque 13 milliards d'euros qui n'ont pas été versés aux prestataires et fournisseurs tricolores. En deux semaines, les médiateurs ont reçu l'équivalent de trois mois de plaintes. Posant le risque d'une réaction en chaine à même de toucher l'ensemble des acteurs de l'économie.


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Ces chiffres sont émis par le comité de crise sur les délais de paiement installé la semaine dernière par le ministère de l'Economie (relire notre article dédié). La multiplication des signalements est rapportée à la fois par le médiateur des entreprises, Paul Perpère, et la médiatrice nationale du crédit, Béatrice Raoult-Texier.

En temps normal, rappelle le comité, les délais de paiement représentent une source de financement d'environ 700 milliards d'euros, avec un niveau stable en moyenne tout au long des quatre dernières années. De quoi faire redouter au comité une aggravation progressive de la situation, par effet boule de neige, dans les prochaines semaines, causant des défaillances en cascade de plus en plus en amont. De quoi pousser le comité à cibler notamment les plus grands commanditaires, situés en bout de chaîne, et dont les cas seront traités en priorité.

"Le comité engage l’ensemble des entreprises à transmettre les informations concernant les comportements de paiements des grands clients (aussi bien exemplaires que non solidaires) via leurs fédérations professionnelles ou les chambres consulaires qui les consolideront pour le comité", indique ainsi l'entité. "En parallèle, il rappelle que les entreprises connaissant des situations critiques avec un client ou un fournisseur (TPE, PME, ETI ou grand compte) sont invitées à saisir le médiateur des entreprises"

Et d'ajouter : " Le comité appelle l’ensemble des entreprises à adopter une ligne de conduite solidaire dans la gestion des relations contractuelles entre partenaires économiques. Dans le contexte actuel, il invite tout particulièrement les entreprises à respecter les délais de paiement, et à les réduire dans la mesure du possible."

Pour rappel, suite à la polémique déclenchée par les grands magasins, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait annoncé le 24 mars que les prêts d'urgence garantis par l'Etat seraient inaccessibles aux entreprises ne respectant pas les délais de paiement de leurs fournisseurs et prestataires. "On ne peut pas sauver de la trésorerie sur le dos de ces petites structures et en même temps aller demander de la trésorerie à l’Etat", avait tempêté le locataire de Bercy. Et de menacer : "Si ce dispositif devait mettre en évidence des manquements, j’attends que ces entreprises soit rappelées à l’ordre", le ministre indiquant qu'il n'hésiterait pas à pratiquer le name&shame.

Mais le dispositif mis en place par le comité entend également recenser les acteurs mettant en œuvre des pratiques vertueuses, dont les cas sont remontés en parallèle de ceux des comportements anormaux. Et avant signalement au comité, les organisations professionnelles doivent s'assurer du caractère avéré des comportements anormaux, puis renseigner au comité, pour chaque entreprise ciblée, son nom, son secteur, sa région, le nombre d'alertes, l'objet des signalements et l'impact des comportements signalés. C'est seulement alors que le comité entre en contact avec l'entreprise visée "pour appréhender la situation".

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