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Publié le
28 avr. 2020
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Pr. Bertrand Dautzenberg (pneumologue): " Les vêtements essayés doivent être mis en quarantaine"

Publié le
28 avr. 2020

Alors que s'approche le déconfinement et que Edouard Philippe a précisé ce 28 avril qu'un cahier des charges strict serait mis en oeuvre pour les commerces, gouvernement et fédérations de commerçants forgent leurs recommandations sanitaires pour les commerces d'habillement. Un secteur où la notion d'essayage des pièces pose des problèmes spécifiques. Pour identifier ce que pourraient être ces futures "bonnes pratiques", FashionNetwork.com s'est entretenu avec le professeur en pneumologie Bertrand Dautzenberg, et fondateur du site MonTissuMasque.com, qui conseille les internautes pour la fabrication de leurs masques recommandés par l'Afnor.


Professeur Bertrand Dautzenberg - Bertrand Dautzenberg



FashionNetwork.com : Que recommandez-vous aux commerçants, pour limiter les risques sanitaires ?

Bertrand Dautzenberg : Il faut garder à l'esprit que ce virus ne se transmet pas par les mains, sauf si celles-ci ont touché quelque chose de contaminé. La transmission se fait par les postillons. Donc la première logique serait le masque à l'entrée du magasin, pour tout le monde, et que tout le monde puisse se laver/désinfecter les mains. Une fois que l'on a fait cela, normalement, on n'a pas de virus sur nous. Sauf si on vient de se faire postillonner sur ses vêtements par un porteur. Mais ces deux éléments réduisent de 95 % les risques. Car, ensuite, quand les gens toucheront les produits en magasin, le risque de contamination devient pour tous très faible.

FNW : Beaucoup d'informations circulent sur la durée de vie du Covid-19 sur les matériaux. Qu'en est-il exactement ?

BD : La durée de vie du virus sur les surfaces décroit de façon extrêmement rapide et exponentielle. Il y a beaucoup de littérature qui tourne actuellement disant que cela reste deux, trois, voire quatre jours, sur les matériaux. Or, un virus n'existe pas par lui-même, il a besoin d'une cellule vivante. Cellules que l'on trouve dans les postillons. Or, ce que vous retrouvez des jours plus tard, c'est un virus "mort", une trace inerte de son logiciel qui ne peut plus rien faire. Il y a donc confusion entre ce qui est contaminé, et ce qui porte simplement des traces. Après, on sait que ça vivra un peu plus longtemps sur les cartons, un peu moins sur les tissus, encore moins sur les surfaces lisses. Mais, sauf crachat ou autre, le virus aura disparu le lendemain.

"Il y a confusion entre ce qui est contaminé, et ce qui porte simplement des traces"



FNW : Comment concilier essayage de vêtements et précautions sanitaires ?

BD : On pourrait envisager comme règle que, pendant un temps, les vêtements essayés doivent être mis en quarantaine, et cela pour une demi-journée. Ce qui serait un moyen, s'il y a peu d'essayages et pas trop de monde dans le magasin, d'avoir un système où le vêtement a fait l'objet de précautions. Cela permettrait de diminuer colossalement la charge virale. Et, encore plus si les gens portent des masques et des gants et n'arrivent pas avec 40° de fièvre en toussant, ce qui pourrait sans doute être à surveiller par les commerçants.

FNW : Faut-il des mesures spécifiques pour les cabines ?

BD : Ce sont des espaces très étroits et petits, mais que l'on peut nettoyer en surface car il y a peu d'éléments dedans, sur lesquels on peut passer une lingette. Ce qui peut poser problème, ce sont les rideaux en tissus. La question est de savoir si l'on peut les remplacer avec des rideaux en plastique, qui posent moins de risques. Voire des jetables, si cela existe. Et pour les magasins qui ont beaucoup de cabines, une autre solution est de les utiliser par rotation, pour espacer au maximum le passage entre deux clients. Le plus long sera l'espacement, le mieux ce sera. Je mentionnais que mains propres et masques baissent de 95 % les risques. Vous les baissez encore de 90 % ensuite grâce au facteur temps.

FNW : Vous avez mentionné les gants. En conseillez-vous pour le personnel ?

BD : Si vous avez un gant et que vous touchez quelque chose de souillé, vous allez ensuite transporter le virus sur les produits sains que vous touchez. Or, spontanément, on se lave les mains plus souvent quand on n'a pas de gant. C'est plus facile et, encore une fois, cela ne s'attrape pas par la main. Le seul avantage du gant, c'est que lorsqu'on en porte, on a moins le reflex de se toucher le visage.

FNW : Qu'en est-il des visières anti-postillons, dont on entend beaucoup parler ?

BD : Les visières en plexiglas, cela marche un peu, cela permet d'éviter les postillons chez la boulangère. Mais dans la mode, vous êtes davantage sur du temps long. Et si en plus vous exigez que les clients portent des masques, cela ne sert pas à grand-chose. De plus, quand vous toussez dans une visière, les postillons tombent parterre et contaminent partout, là où les masques sont plus efficaces contre cela.

FNW : Combien de masques quotidiens faut-il prévoir pour le personnel de vente?

BD : Tout dépend du temps où il reste sans boire, manger, fumer, ou tout simplement toucher son masque. Si c'est quelqu'un qui fait une pose cigarette chaque heure, il lui faudra un nouveau masque après chaque pause. Et il faut faire la différence entre les masques. La DGE donne la liste des masques testés et conformes aux recommandations. C'est dans cette liste qu'il faudra chercher pour équiper ses salariés. Ce n'est pas comme les masques à utiliser hors du travail, et qui peuvent être ceux fabriqués par la voisine, et qui marchent quasiment aussi bien même s'ils n'ont pas été testés. Sachant qu'on aura des millions de masques produits en Asie qui arriveront avec l'été.

FNW : Que pensez-vous des désinfections de magasins, comme cela a pu être fait en Chine ?

BD : Le fait de dire "je désinfecte le magasin", c'est un peu du cinéma, cela ne sert pas à grand-chose. C'est comme laver la rue au jet d'eau, c'est du grand n'importe quoi. Sauf évidemment si vous avez des crachats, dans lesquels le virus survit plus longtemps. Après, si vous mettez en évidence dans votre magasin des recommandations sanitaires produites par votre profession, cela va rassurer vos clients. Et permettre à vos équipes de garder toutes les bonnes pratiques en tête tout au long de leur service.

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