Marion Deslandes
8 févr. 2021
Soldes d'hiver: pas de sursaut de consommation durant les premiers jours
Marion Deslandes
8 févr. 2021
Les tout premiers échos du démarrage des soldes d'hiver, le 20 janvier dernier, avaient déjà donné le ton d'une période trop calme dans les commerces tricolores. Aujourd'hui, les chiffres sont sans appel, puisque la première quinzaine de ce rendez-vous de promotions a signé des résultats négatifs: les distributeurs de textile-habillement ont vu leurs ventes baisser de 11% du 20 janvier au 3 février (par rapport à la période correspondante de l'an passé), a mesuré l'Institut français de la mode.
Les consommateurs ne sont pas au rendez-vous: près de 90% des acteurs mode interrogés par l'IFM ont constaté une moindre fréquentation des magasins. "La mise en place à partir du 16 janvier du couvre-feu dès 18 heures ainsi que la fermeture depuis le 31 janvier des grands magasins et des centres commerciaux de plus de 20.000 mètres carrés ont lourdement pesé sur les ventes." D'autre part, tous les circuits de distribution ont subi un recul de leur activité.
La période est particulièrement délicate pour les enseignes d'habillement. Selon le bilan de l'Alliance du commerce (en partenariat avec Retail.Int), leur chiffre d'affaires a chuté de 19,2% du 20 au 31 janvier, par rapport au début des soldes de l'hiver 2020. La fréquentation est en fort repli de 36,7%. Cette chute du trafic est en adéquation avec celle enregistrée durant tout le mois de janvier (-39,6%). Il n'y a donc pas eu de sursaut pour les soldes. Sur la totalité du mois dernier, précisons en outre que les chaînes de mode ont connu un recul d'activité de 19,3%.
Les grands pôles commerciaux français au rideau baissé affectent durement les enseignes. Depuis leur fermeture le 31 janvier, les chaînes de mode auraient vu leurs ventes plonger de 40%.
Selon l'Alliance du commerce, qui demande au gouvernement de donner de la visibilité quant à leur réouverture, "la stigmatisation de ces espaces commerciaux n'est pas justifiée sur le plan sanitaire". Elle exige aussi l'indemnisation "simple, rapide et totale" des pertes engendrées par ces fermetures durant le mois de février, mais aussi l'allongement de la durée de remboursement des PGE jusqu'à dix ans (contre six actuellement).
Concernant la fin de la période de soldes, la perspective des deux semaines restantes n'est pas plus engageante. L'IFM estime que les évolutions des ventes attendues par les distributeurs pour les jours à venir "sont négatives pour 62% d’entre eux, seuls 10% les jugent favorables".
Une discussion a été lancée il y a quelques jours à propos d'un éventuel allongement de la période (deux semaines supplémentaires à compter du 16 février) afin de pouvoir écouler les stocks. Ce projet n'est pas encore tranché.
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