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8 sept. 2021
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Sylvie Chailloux (UFIMH): "Le Made in France demande un engagement des marques envers l’industrie"

Publié le
8 sept. 2021

Après un an et demi d’incertitudes, mais aussi de mobilisation autour de la production de masques, la filière française du textile-habillement entend plus que jamais aller de l’avant, en cette rentrée 2021. A l’occasion du salon Made in France Première Vision, qui se tient ces 8 et 9 septembre à Paris, Sylvie Chailloux, présidente de l’UFIMH (Union Française des Industries de la mode et de l’habillement), et dirigeante de Textile du Maine, évoque les circonstances de cette reprise, et le nécessaire dialogue avec les marques autour du Made in France.


Sylvie Chailloux - FNW



FashionNetwork.com : Quelle forme prend cette reprise pour le textile-habillement français ?

Sylvie Chailloux : Nous avons vécu une année 2020 assez terrible. Beaucoup de confrères s’en sont sortis grâce à la fabrication de masques, mais nous avions tous à cœur de retrouver nos métiers d’origine. Aujourd’hui les commandes sont de retour. Nous n’avons jamais désespéré. Beaucoup ont ainsi continué dans la période difficile, car nous savions qu’il fallait se préparer à la reprise. Il n’y a donc pas eu de rupture. Cela s’est géré très différemment de la crise de 2008. La reprise se fait cependant de façon très rapide, très intense, avec peut-être une certaine précipitation. Les équipes dans les maisons ont, comme nous, subi la désorganisation du Covid. Beaucoup sont encore en télétravail, et n’ont pas retrouvé leur efficacité d’avant. C’est quelque chose que nous ressentons de notre côté. D’autant que, comme tout le monde, nous faisons face à une certaine incertitude.

FNW : La crise étant par ailleurs intervenue en pleine accélération des productions responsables…

SC : Bien sûr, et nous nous y étions préparés, avec des recrutements et des investissements. Nous avons mis sur pied un ERP (entreprise ressource planning) pour le métier des façonniers. Il est actuellement à l’essai dans deux ateliers: Textile du Maine et Macosa Lingerie. C’est un outil qui va bientôt pouvoir être mis à disposition de la profession. Cela va permettre d’accompagner la digitalisation dans les entreprises. On parle beaucoup de collections écoresponsables, nous allons avoir besoin de traçabilité. Or nombre d’ateliers travaillent encore sur tableurs Excel. Cet ERP va permettre de structurer l’organisation de ces façonniers pour les aider à répondre à cette demande de traçabilité et de réactivité.

FNW : Avec une place pour la production à la demande dans ces développements ?

SC : Effectivement. Nous avons tous entendu parler des divers projets qui voient le jour, comme Tekyn, On Demand For Good du Ceti, Façon de Faire, Atelier Agile… Nous voulons tous être en phase avec la demande actuelle, et voici des exemples d’outils qui vont nous permettre de le faire. Mais ce sont des formations qui restent longues. Il faut s’approprier tous ces dispositifs. Notamment pour aller vers la personnalisation: on pourrait par exemple imaginer un socle de série avec 200 pièces en tailles standard, et 100 pièces sur-mesure pour le client.

Fabriquer à la demande nécessite une forte polyvalence et de solides outils. Mais je pense que nous ne sommes pas en retard. Et la production de masques a montré que nous sommes une filière agile. Tout le monde fera ce qu’il faut le moment venu, quand ce mode de production ne sera plus aussi confidentiel. En tout cas, on peut relever que nous n’avons pas cette demande pour l’instant du côté des maisons de luxe.

FNW : Pour quelle raison ?

SC : C’est une question de modèle d’organisation. C’est un marché mondialisé, ce qui rend difficile l’intégration d’une production locale à la demande. Et cela ne répond pas forcément à leur philosophie, car cela ralentit le rythme, à une époque où l’on a davantage tendance à pousser l’offre.

FNW : La crise a-t-elle rendu plus audible votre discours sur les "coûts réels" induits par les commandes lointaines ?

SC : Je pense que tout le monde sait que, quand on commande du Made in France, cela va être plus cher. Mais que personne n’a idée de ce que cela représente réellement. Comme point de repère, on peut voir que le Portugal a des coûts salariaux diminués de moitié par rapport à la France. C’est aussi simple que cela. Ce qui n’est pas forcément bien appréhendé par nos acheteurs.

Or la relocalisation est quelque chose de très difficile. Le Made in France demande un engagement des marques envers l’industrie. Elles veulent souvent faire un 'one shot', le temps d’une opération. Mais les ateliers ont du mal à s’engager avec ce genre de démarche ponctuelle. Une industrie, ce n’est pas quelque chose qu’on allume un matin et ferme trois jours après. C’est quelque chose d’installé dans le temps, qui demande investissements, matériel, formation, bâtiments… Il faut donc une vraie démarche.

FNW : Et avec les jeunes marques ?

SC : Ceux qui sont les plus proches de nous, ce sont les DNVB, qui ont cette fabrication locale dans leur ADN même. On peut davantage installer quelque chose avec des gens comme cela. Alors, cela va sans doute se traduire par trois semaines de production, puis s’arrêter. Mais on sait que le même modèle est amené à revenir régulièrement en production. Ce qui est plus facile pour nous que les opérations 'one shot'. Et je ne voudrais pas que les demandeurs qui travaillent sur ces opérations soient déçus, d’où un travail pédagogique engagé auprès des acheteurs concernés. Pour qu’ils comprennent bien les choses avant d’aller voir un façonnier.

FNW : Cette rentrée s’accompagne d’une flambée des prix de certains matériaux. Quel est votre regard dessus ?

SC : Nous, façonniers, n’achetons pas la matière. Mais forcément quand vous enregistrez une augmentation de 50% sur les coûts de matière première, cela provoque un retrait sur ce produit-là. En fait, nous n’avons pas le choix. Les consommateurs ont une demande pour un produit différenciant. La matière est une partie du prix. Et ce prix peut rentrer en compte chez ceux qui veulent lancer des produits Made in France. Je pense que chacun a de gros débats en interne sur le sujet.

FNW : Quelle conséquence a l’actuelle crise du fret sur vos activités ?

SC : La difficulté de livraison des marchandises que nous pouvons connaitre est ponctuelle. Par contre, nous sommes impactés parce que nos clients se fournissent en composants partout dans le monde, ce qui retarde les délais d’approvisionnement dans nos ateliers. Nous avons depuis quelques mois beaucoup de rupture d’approvisionnement, ce qui peut être difficile à gérer. Cela influe sur la productivité et aura des conséquences sur les résultats des ateliers.
 

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