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Energies: Euratex fustige les propositions insuffisantes de Bruxelles

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5 oct. 2022

Et le gaz dans tout ça? Les ministres européens de l'énergie viennent de valider une série de mesures entourant la régulation des prix de l'électricité, ainsi que les rabais de solidarité sur les carburants et pour l'alimentation énergétique des PME. Insuffisant pour la confédération européenne du textile Euratex, qui pointe l'absence de dispositif pour réduire le prix du gaz, "la seule mesure qui aurait eu un grand impact sur l'industrie européenne".


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Depuis maintenant un an, Euratex alerte Bruxelles sur les difficultés croissantes de la filière textile concernant l'énergie, difficultés démultipliées par l'invasion de l'Ukraine.

Une réalité qui fait aujourd'hui craindre à l'instance un effet domino au sein de la filière. Les étapes de finissage et teinture, très dépendantes du gaz, courraient le risque de se voir délocaliser. Situation qui mettrait à mal la cohérence de la filière européenne, au risque d'entraîner le transfert d'autres étapes de production vers des pays non-européens.

"L'hésitation à adopter un plafond européen sur le prix du gaz naturel, accompagné de programmes de dépenses nationales massives pour subventionner la consommation domestique de gaz, est un manquement au devoir", indique dans un communiqué du 4 octobre le directeur d'Euratex, Dirk Vantyghem, dont le ton s'est progressivement durci sur la question.

Cette dernière prise de parole de la confédération dénonce par ailleurs une concurrence induite entre Etats membres du fait du manque de coopération entre eux sur les prix du gaz. Un coup de menton discret désignant l'Espagne et au Portugal, qui ont divisé par trois le prix de l'électricité en obtenant de Bruxelles le droit de sortir pendant un an du marché européen de l'énergie. Le 4 octobre, la Première ministre française Elisabeth Borne a indiqué vouloir obtenir les mêmes prérogatives pour la France, tandis que ces exceptions locales sont lourdement critiquées en Allemagne.

"Unifiée" ou "pas sauvée du tout"



"La structure industrielle de l'Union européenne est totalement intégrée", explique de son côté Euratex, pour qui la survie des entreprises textiles ne se joue pas aux niveaux nationaux. "Dès lors qu'un segment de la chaîne de valeur périt à cause de la crise dans un pays, toutes les entreprises basées dans l'UE en subiront les effets négatifs, entraînant une hausse des prix dans la chaîne d'approvisionnement et ajoutant une pression supplémentaire à nos opérations. L'industrie européenne sera sauvée en tant qu'industrie unifiée, ou elle ne sera pas sauvée du tout. La fragmentation du marché intérieur ne protégera la fabrication nationale d'aucun État membre".

Après une crise sanitaire qui avait mis à mal la production européenne en induisant difficultés de transport et pénuries de matériaux, cette crise énergétique frappe d'autant plus fort l'industrie européenne du textile-habillement. A la faveur d'un semblant de retour à la normale, celle-ci est parvenue à réduire à 48 milliards d'euros son déficit commercial en 2021, grâce à une hausse de 10,6% des exportations et d'un recul de 7,5% des importations.

L'ensemble de la filière européenne du textile-habillement représente à ce jour 1,3 million de travailleurs officiant pour quelque 143.000 structures. Le secteur a exporté l'an passé hors-UE pour 58 milliards d'euros de marchandises, dépassant ainsi les niveaux connus avant la crise sanitaire.

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