Saint Laurent: Hedi Slimane moins rebelle que prévu

Auteur :

Florent Gilles

Publié le
2 oct. 2012

La grande première d’Hedi Slimane chez Saint Laurent a rendu hommage tour à tour au légendaire couturier et à Hedi Slimane lui-même. Soumis à d’ambitieux objectifs commerciaux dans les exercices à venir, le nouveau maestro de la maison du Gucci Group a envoyé une série de signaux rassurants sur le podium, sans volonté manifeste de révolutionner les codes de la maison, si ce n'est en les remettant au goût du jour. A l'entrée du Grand Palais lundi soir, c'est bien le logo historique de Cassandre qui accueillait les invités du défilé. Plus troublant, la griffe pour qui le printemps-été 2013 doit inaugurer une nouvelle orientation stratégique, n'a dévoilé que très peu d’accessoires (ceintures, gants et quelques bijoux) et absolument aucun sac à main ni lunettes de soleil. Sans doute une manière pour la marque de définir seule son agenda commercial.

Si certains invités ont émis de sérieuses réserves face aux allures bohèmes familières des tuniques transparentes à maxi-manches et des chapeaux à bords immenses façon Los Angeles (où est basé le studio d’Hedi Slimane), la mise en boîte énergique de l’ensemble a emporté l’adhésion de l'assistance. "C’était moderne et sexy, et ça donnait envie d’être porté", résume pour FashionMag.com Laure Hériard Dubreuil, co-fondatrice du select store américain The Webster. Son coup de cœur: "La robe en daim qui rappelait la saharienne de Veruschka revisitée ou encore la longue robe toute en strass, parfaite pour sortir le soir à Miami !", s'émeut la pétillante CEO de l’un des rares multimarques au monde à travailler YSL en wholesale.

Qu’elle évoque Los Angeles, Paris ou Miami, cette résurrection de la femme Saint Laurent vintage parlera-t-elle autant aux clientes issues des nouveaux marchés ? A Shanghai il y a seulement quelques jours, ouvrait le tout premier concept de flagship Saint Laurent sur 300 m² dans un centre commercial de luxe. Tout y est imaginé par Slimane, comme la mise en scène de ce défilé parisien et la première campagne publicitaire.

"C’était à l’évidence une interprétation moderne des classiques de Saint Laurent", confirmait à FashionMag.com la rédactrice en chef de Vogue China, Angelica Cheung. Cette dernière s’est dit emballée par la présentation "très intelligente du message d’Hedi Slimane, bien caractéristique de l’œil d’un photographe". Assez intelligente pour séduire les lectrices du magazine aux 700 000 tirages mensuels ? "Bien sûr, car la collection était cohérente, rassemblée et vraiment compréhensible par tous, avec un final en couleurs bien amené qui laissera un impact fort dans la mémoire des gens", prédit la femme la plus puissante de la mode en Chine. Réponse en boutiques à partir de janvier 2013 au moment de l’arrivée des premiers produits Saint Laurent signés Slimane.

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