Sen No Sen défend un surfwear chic et indépendant

Auteur :

Olivier Guyot

Publié le
5 sept. 2012

Pas de folie des grandeurs chez Mathieu Desaphie; mais l’envie de durer et de proposer des produits de qualité. Le trentenaire a ouvert en juin sa seconde boutique Sen No Sen sur plus de 60 mètres sur le front de mer de Biscarosse, presque huit ans après l’inauguration de son premier magasin d’Arcachon.

La création de Sen no Sen est même antérieure à cette période. «J’ai lancé la marque à 19 ans en 1999, se rappelle le créateur. On faisait des t-shirts, des sweats et des casquettes. A l’époque on faisait des événements et des vidéos. C’était très amateur. Mais comme nous avions des gens qui nous suivaient et parlaient de nous, quelques boutiques commandaient nos produits ».

L’ouverture de la première boutique baptisée Licious en 2005 à Arcachon construit un peu plus la marque. L’enseigne est un magasin multimarques proposant les marques de glisse avec textiles et chaussures mais aussi matériel.

« Je me suis rendu compte que nous étions de plus en plus en décalage avec les distributeurs des grosses marques, explique le fondateur. Alors que nous recherchions quelque chose d’authentique, ces griffes voulaient élargir au maximum leur cible consommateurs avec une politique du toujours moins cher qui tirait la qualité vers le bas. Sen No Sen m’a permis d’avoir une alternative et de pouvoir injecter des nouveautés comme je le souhaitais ».

Dès lors, Mathieu Desaphie mise sur la qualité pour sa marque et refuse le système de soldes permanents. En 2010, il décide de réellement structurer l’édifice en organisant production et distribution. Et, depuis la saison automne-hiver 2011, tous ses produits sont fabriqués au Portugal. Côté style, la tendance est à l'épure. Si le t-shirt à 35 euros reste une pièce forte, Sen No Sen enrichit sa collection de chinos à 85 euros et de cardigan à 69 euros qui viennent, dans la boutique, compléter la sélection des marques Crime, Stussy, Obey et Insight. L’ouverture de sa seconde boutique, en juin dernier sur le front de mer de Biscarosse, présente Sen No Sen dans un univers dédié : la marque représente 90% de l’offre textile de la boutique de 64 mètres carrés au design épuré. Le chiffre d’affaires de l’an passé, annoncé à 300.000 euros se basait principalement sur l’activité boutique. Mais, sur le plan de la distribution, la donne évolue également.

Pour cet automne, il propose une collection d’une trentaine de pièces dans laquelle il a injecté pull marin à et cardigan et se tourne vers le short de bain et la casquette pour la saison prochaine. « Même si nos racines sont le surf, nous avons une approche plutôt mode. Ce qui fait que nous avons vraiment une clientèle hétéroclite. Cela va de la maman qui préfère investir dans un produit de qualité pour ses enfants, aux jeunes surfers qui recherchent des pièces originales. Cela se voit aussi dans notre réseau avec des boutiques comme Hype Gallery à Montpellier et Mamatoro à Cannes. Je travaille depuis un an et demi avec Christophe Chabaud de "No Stress Agency" et, pour la saison qui commence, nous compterons une quinzaine de détaillants. L’ambition n’est pas d’atteindre 150 points de vente mais plutôt de séduire des magasins premium». Pour ce faire, la marque, jouant sur la flexibilité de sa production, devrait prochainement proposer des injections de mi-saison et sera présente sur le salon Glissexpo du 30 septembre au 2 octobre à Seignosse.