Jean-Paul Leroy
27 juin 2014
Soldes : un Manifeste du ras-le-bol aux multiples signatures
Jean-Paul Leroy
27 juin 2014
C’est sans nul doute l’expression d’un vrai ras-le-bol qui a conduit Patrick Aboukrat, le patron des magasins Abou d’Abi Bazar, et Nathalie Friedlander, de la boutique Brand Bazar, à écrire leur "Manifeste d’une profession en péril".
Un manifeste à l’allure de pétition qui a déjà été signé ce vendredi 27 juin par 200 professionnels de la mode, essentiellement détaillants multimarques comme eux, répartis à travers toute la France. Et la liste s’allonge chaque jour.
Le jeudi 26, en fin de journée, Patrick Aboukrat relevait ainsi plus de 70 soutiens arrivant généralement par mails. Un soutien sollicité d’ailleurs à la fin du texte largement diffusé.
Mais que dit-il ? En résumé, le Manifeste exprime une inquiétude sur l’avenir de la profession, de la mode au sens large, marques et distributeurs compris, même si, évidemment, est surtout en cause l’avenir du détaillant multimarque.
Le feu de ses critiques: les soldes déguisés, les ventes privées, les promotions en tous genres, en quelque sorte l’absence de règles qui conduit à une sorte d’anarchie dans laquelle le consommateur a bien du mal à se retrouver.
Quelques passages significatifs du texte: "Notre profession est en péril car les fabricants ne respectent plus les distributeurs en organisant des opérations de soldes déguisés en dehors des périodes légales avec leurs ventes privées et leurs ventes de presse"… "Les grands magasins organisent en permanence des promotions, des soldes flottants ou soldes avant l’heure en imposant aux fournisseurs une condition de marge assurée"… "Les fournisseurs approvisionnent sans réserve des sites internet qui proposent en permanence des promotions allant au-delà des 80 %"… "Souhaitons-nous des vitrines de marques ou de chaînes à tous nos coins de rues" ?, etc.
L’expression publique de ce ras-le-bol a une histoire. Il suit deux réunions sur le sujet: l’une lors du dernier salon Who’s Next et la deuxième à la Fédération Française du Prêt-à-porter Féminin, avec d’ailleurs des participants de divers horizons comme Stéphane Treppoz, le dirigeant du site de e-commerce Sarenza.
Patrick Aboukrat admet qu’il est difficile de faire bouger les choses, même s’il se félicite de l’arrêt prévu des soldes flottants.
Avec le Manifeste, les deux détaillants initiateurs, mais aussi ceux qui les suivent dans leur combat, n’ambitionnent pas d’avoir trouvé la solution miracle pour sauver leur profession. Mais ils comptent bien sur leur coup de gueule pour faire réagir…
Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com