
Dominique Muret
13 nov. 2012
Stone Island s’installe à Cannes

Dominique Muret
13 nov. 2012
Stone Island ne connaît pas la crise. Au contraire, comme l’explique Carlo Rivetti, qui suit la marque créée par Massimo Osti depuis près de 30 ans: "c’est la crise qui nous aide, car les habitudes de consommation ont changé. Les personnes achètent moins mais mieux, préférant dépenser pour des produits de qualité. En France, par exemple, les commandes pour la collection printemps-été 2013 ont progressé de 36,6% par rapport à l’été précédent. Je suis stupéfait".
Dans l’Hexagone, qui représente 5,3% de ses ventes totales, Stone Island compte une trentaine de clients multimarques, de la boutique parisienne Alain Martinière à Jules&Jim à Aix en Provence. Les ventes sont au beau fixe sur ce marché et la marque a décidé d’y doubler la mise. Un an après avoir ouvert son premier monomarque à Paris, rue Saint-Honoré, en juin 2011, Stone Island récidive donc avec un deuxième magasin, situé cette fois sur la Côte d’Azur. Elle inaugure en décembre un espace de 100 m² au 14 rue du Commandant André, une rue adjacente à la Croisette, qui accueillera toutes ses collections: Stone Island, Stone Island Shadow Project et Stone Island Junior.

Avec son "style décontracté et de recherche pour hommes vrais", comme l'a défini le président et directeur créatif de l’entreprise, la marque propose un total look pour homme et enfant qui séduit par son originalité et les traitements expérimentaux effectués sur les vêtements. Pour mieux se faire connaître et expliquer aux clients l’histoire de ses produits, comment il naissent et quelle recherche y est appliquée, l’entreprise a renforcé sa communication sur le Web. De décembre 2011 à aujourd’hui, elle est ainsi passée de 12 000 fans sur Facebook à plus de 168 000, tandis que son site de vente en ligne lancé en 2008 représente 2,2% des ventes totales.
De 2009 à 2012, le chiffre d’affaires de Stone Island, qui compte 12 boutique à enseigne dans le monde, a enregistré une croissance de 76%. En 2012, les ventes devraient croître de 16% à 59 millions d’euros, tandis que la collection printemps-été 2013 s’inscrit en hausse de 15,4% (+10,2% en Italie et +18,2% sur les marchés étrangers). Les ventes sur le marché domestique devraient ainsi augmenter en 2013, passant de 41% à 37% du chiffre d’affaires total.
La maque s’est surtout concentrée sur ses marchés les plus importants. A commencer par l’Italie, où elle s’apprête à inaugurer en janvier une boutique dans le centre de Florence. Mais aussi en Grande-Bretagne, son premier marché à l’étranger pesant pour 12,7% dans les ventes, ou encore en Allemagne-Autriche. Deux boutiques ont d’ailleurs été inaugurées en mars dernier dans ses pays, à Londres et dans l’île allemande de Sylt.

En 2013 sont prévues par ailleurs deux ouvertures en Chine, à Beijing et à Changchun, qui iront s’ajouter aux trois autres magasins Stone Island déjà installés sur ce marché (Cangzhou, Wenzhou, Changsha) et à deux points de vente en Corée du Sud.
Stone Island a bénéficié d’une profonde restructuration suite à la vente en 2010 de C.P. Company, l’autre marque du groupe Sportswear Company de Carlo Rivetti. "La sortie de C.P. nous a permis de revoir le fonctionnement de l’entreprise et de remettre tout à plat, en rationalisant les processus, des livraisons à la production, tout en nous concentrant sur un unique business, si bien que Stone Island a supplanté le chiffre d’affaires de C.P.", analyse l’entrepreneur styliste. "Désormais toutes les typologies de produit sont développées avec une application adéquate, des pièces à manches à la maille, en passant par t-shirt, pantalons, etc. Et de fait, nous avons progressé dans tous les segments", conclut-il.
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