Reuters
20 déc. 2011
Swatch autorisé à réduire les livraisons de mouvements horlogers
Reuters
20 déc. 2011
Swatch Group pourra réduire les livraisons de mouvements horlogers et d'assortiments dès 2012, le Tribunal administratif fédéral (TAF) ayant rejeté vendredi 16 décembre les recours déposés par neuf sociétés horlogères suisses.
Ces plaignants contestaient auprès du tribunal des mesures arrêtées par la commission de la concurrence (Comco), arguant que celles-ci risquaient d'étouffer leur croissance dans la mesure où il n'y a pas d'alternative à Swatch Group pour s'approvisionner sur certains composants.
"La décision de la cour concerne uniquement les mesures provisionnelles pour la durée de l'enquête", a indiqué le tribunal fédéral dans un communiqué.
Les parties opérationnelles du jugement ont été notifiées aux plaignants mais la décision du tribunal n'a pas encore été motivée, a précisé Joanne Siegenthaler, la porte-parole du tribunal. L'intégralité des jugements finaux sera notifiée au premier trimestre 2012.
Connu pour ses montres en plastique multicolores, Swatch Group est également le premier fabriquant de mouvements horlogers en Suisse, au point de se trouver en situation de monopole sur certains composants, ce qui l'oblige à livrer l'ensemble de la profession, y compris ses concurrents, qu'il s'agisse de petites sociétés horlogères ou des marques de grands groupe cotés tels que LVMH ou Richemont.
En juin, la commission de la concurrence a néanmoins ouvert une enquête à la demande de Swatch Group, autorisant le groupe biennois à réduire les livraisons pendant la durée des investigations.
Selon Peter Stas, le directeur général de Frédérique Constant, une des sociétés qui avait déposé un recours, ces mesures provisionnelles vont pénaliser les sociétés horlogères indépendantes.
Dès janvier, celles-ci seront confrontées à une baisse de leurs revenus dans la mesure où elles recevront moins de composants horlogers au moment même elles seront forcés d'investir dans la production.
"Pour 2012, nous avons encore suffisamment de pièces en stocks pour maintenir la production. Mais pour 2013, cela dépendra de la vitesse avec laquelle nous pourrons nous approvisionner sur les pièces critiques", a-t-il indiqué à Reuters.
Miguel Garcia, le directeur de Sellita, un autre plaignant, n'a pas souhaité commenter la décision du tribunal, en attendant de connaitre les motivations de la cour.
Dans une interview accordée à Reuters, Miguel Garcia avait indiqué que le chiffre d'affaires de sa société spécialisée sur la fabrication et l'assemblage de calibres horlogers pourrait baisser de 25% en raison de ces mesures.
La réduction des livraisons devrait forcer les grands groupes à accroître leurs investissements dans la production. En juillet, LVMH avait ainsi acquis La Fabrique du Temps, un atelier d'horlogerie.
Lundi, Jon Cox, analyste chez Kepler Capital Markets a relevé son objectif de cours sur Swatch Group, visant 425 francs contre 400 francs auparavant.
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