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5 janv. 2017
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Vivarte : faute d’engagement de Bercy, les salariés préparent un projet alternatif

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5 janv. 2017

Le 5 janvier étaient reçus à Bercy cinq syndicats du groupe Vivarte afin d’évoquer la restructuration ordonnée par les fonds « vautours » détenant sa dette. Des fonds avec lesquels le gouvernement craint d’engager un bras de fer. Ses représentants n’ont d’ailleurs pris aucun engagement auprès des salariés.
 

Les salariés de Vivarte manifestaient le 5 janvier devant Bercy - MG/FNW


Et pourtant, à quatre mois des élections présidentielle et législatives, le cas du géant français de l’habillement pourrait constituer l’un des grands drames sociaux propre à mobiliser élus et médias, avec 19 000 salariés dans l’incertitude face à des fonds étrangers en quête d’une restructuration rapide et lucrative. C’est finalement à un grand silence politique et médiatique que se sont heurtés les syndicats. Et ce malgré l’éviction abrupte du dernier PDG au profit de Patrick Puy, qui a mené Moulinex à la liquidation en 2001, et se vanterait régulièrement de ses méthodes expéditives, voire d’intimidation, cohésion et vitesse étant « la seule chose qui compte ».

Et c’est bien ce silence que les salariés comptaient briser ce 5 janvier en organisant, en marge de la rencontre ministérielle, un rassemblement des salariés devant le ministère des Finances. « C’est notre heure de gloire ! » lançait ainsi une manifestante, avec une satisfaction mêlée de résignation, face aux nombreux journalistes venus porter à l’affaire une attention dont elle manquait jusque-là. Attention notamment provoquée par l’annonce, la veille sur Europe 1, d’une prochaine mise en vente d’André, chausseur historique du groupe. Possibilité que le groupe n’écarte pas vraiment, se contentant d’indiquer qu’aucune vente n’est pour l’heure à l’œuvre.

Selon les syndicats, les représentants du ministère partagent totalement leur analyse des raisons du naufrage Vivarte. Bercy a cependant refusé de confirmer aux salariés que Vivarte aurait fait, en décembre, l’objet d’une rencontre animée du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI). Selon Libération, l’une des principales actions décidées aurait été d’indiquer à Vivarte que l’Etat veillerait, en cas de cession d’une enseigne importante, à ce que les fonds profitent à la seule entreprise, et non aux fonds qui en ordonnent le délestage partiel.
 
L’intersyndicale était, elle, venue à Bercy avec un projet alternatif pour le groupe, qui lui permettrait de conserver son périmètre actuel. Un programme en cours de finalisation qui ne sera dévoilée qu’après l’annonce par Patrick Puy de ses propres mesures. Les salariés ont également demandé que l’Etat veille au bon usage des fonds publics versés à la société, pour un montant qui avoisinerait les 40 millions. Les représentants sont cependant repartis déçus, leurs interlocuteurs n’ayant pris aucun engagement. Ne serait-ce qu’en termes de communication.
 
Contactés par FashionNetwork, le secrétariat d’Etat à l’Industrie et la direction de Vivarte n'ont pas apporté de réactions.

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